COLLECTIF
SECTION POINT DE VUE, LE SOLEIL, PUBLIÉ LE 1er JUILLET 2021
Malgré l’opposition de la communauté universitaire et de la population, la direction de l’Université Laval a maintenu son appui au projet Laurentia jusqu’à la toute fin. La Planète s’invite à l’Université Laval souhaite faire un retour sur cet appui controversé et offrir des pistes de solutions pour l’avenir. Et voilà, c’est gagné, la mobilisation citoyenne et étudiante est venue à bout du projet Laurentia.
Des dizaines de groupes citoyens, étudiants et écologistes, plusieurs partis politiques provinciaux et fédéraux en plus de tous les partis politiques de la Ville de Québec se sont opposés à Laurentia, forçant le gouvernement canadien à mettre le dernier clou dans le cercueil du projet.
Un à un, les appuis au projet sont tombés comme des mouches depuis l’automne dernier. Ceux et celles qui ne s’étaient pas positionnés·es ont fini par choisir de s’y opposer et seulement une poignée de défenseur·es ont maintenu leurs appuis. Parmi ceux-ci, on compte principalement les chambres de commerce de la région — qui ont des intérêts économiques évidents – et, bien sûr, l’Université Laval, qui n’a jamais voulu retirer son appui.
Rien n’a pu convaincre la rectrice, Sophie d’Amours, et sa direction de se retirer de leur partenariat nocif.
Même pas les 45 000 étudiant·es de l’Université Laval qui se sont opposé·es à l’implication de leur université à travers une dizaine d’associations étudiantes et parascolaires.
Même pas les nombreuses lettres ouvertes d’étudiant·es, de diplômé·es, de professeur·es, du syndicat des professeur·es et encore moins la révélation d’ententes scandaleuses avec le Port de Québec.
Rien, même seule contre toute sa communauté et à travers les scandales, rien n’est venu à bout de l’appui de la direction de l’Université Laval au projet Laurentia.
Le Port de Québec, fier de son grand chelem, n’a pas raté une seule occasion de faire la promotion de son partenariat avec l’UL : vidéos promotionnelles avec la rectrice et les logos de l’Université Laval, shootings photo avec la rectrice, etc. Le Port se vante abondamment de son partenaire-prestige favorisant l’opinion publique à son égard. Si l’Université Laval, une université qui a la réputation d’être «verte», est dans le coup, ça doit être bon, non?
Ce n’est pas tout, en plus de jouer sur l’opinion publique avec son partenariat, le Port s’en sert aussi pour influencer le processus d’évaluation environnementale et vante les bienfaits des nombreuses chaires de recherches qui permettront de diminuer l’impact environnemental du projet, etc., etc.
Le gouvernement fédéral, le même gouvernement qui achète des pipelines, qui finance l’industrie des sables bitumineux et l’industrie automobile, ce gouvernement, il refusait d’appuyer Laurentia et il a fini par y dire non. Pendant ce temps, l’Université Laval a appuyé le projet jusqu’à la fin, tel un capitaine qui coule avec son navire.
Que faire pour que ça n’arrive plus?
Sans trop nous attarder sur le financement universitaire québécois qui pousse les universités à vouloir toujours plus de cash, l’Université Laval doit réformer ses politiques de partenariat pour éviter de contribuer à des projets écocidaires :
- L’Université Laval doit refuser de favoriser un projet dont l’étude d’évaluation environnementale et sociale n’est pas complétée;
- L’Université Laval doit refuser de favoriser des projets allant à l’encontre des efforts nécessaires pour lutter contre la crise climatique.
Ça semble si évident! Pourtant, la direction de l’Université Laval s’est montrée incapable de mettre l’environnement et la santé de sa communauté avant ses intérêts financiers. Le combat n’est pas terminé et si l’UL continue ainsi, il faudra la forcer à changer de cap.