De la baignade dans le bassin Louise dès 2022

La Société des gens de baignade et le Port de Québec ont convenu d’entreprendre des discussions visant à réaliser le projet.

Kathleen Lavoie, Radio-Canada, publié le 29 juin 2021

La cause de la Société des gens de baignade a été entendue. Au terme d’une réunion avec le Port de Québec lundi, il a été convenu que les deux parties entament des discussions afin de rendre la baignade dans le bassin Louise accessible dès l’été 2022.

« La rencontre a été très cordiale, très positive, de part et d’autre. Ils sont arrivés très bien préparés. Ils ont présenté une vision très réaliste de la chose, ce qui tranchait avec certaines présentations qu’on avait vues préalablement. Le projet va définitivement être examiné davantage », a indiqué d’entrée de jeu le PDGprésident-directeur général du Port de Québec, Mario Girard, au micro de Première heure.

Il y avait une trentaine d’années que la Société des gens de baignade militait en faveur de ce projet qui vise, dans un premier temps, à permettre la baignade dans le bassin Louise, puis à développer, dans un deuxième temps, des infrastructures pour animer le secteur.

De son côté, le Port s’est dit ouvert à la proposition parce qu’elle cadre dans sa vision du développement du bassin Louise, à savoir le maintien et la création d’espaces publics de qualité et la mise en place de sites destinés à la tenue d’activités extérieures, notamment.

« Clairement, la baignade était une avenue envisageable avec la vision. Ce qu’on voulait, c’est le faire en globalité, en harmonie avec le projet de développement du bassin. En tenant compte des usages mentionnés et de la sécurité de la population. » — Mario Girard, PDG du Port de Québec

L’administration portuaire a particulièrement aimé que le projet présenté par la Société des gens de baignade puisse être réalisé en étapes.

« Ce qui est intéressant dans le projet qui a été présenté, c’est que le projet peut se découper en plusieurs morceaux. Et on pourrait penser que la première étape pourrait être réalisée sans trop d’engagement ou de travaux d’infrastructures », a noté le PDGprésident-directeur général du Port.

D’abord la baignade

Pour la Société des gens de baignade, cette première étape, il va sans dire, est de rendre accessibles les eaux du bassin Louise aux baigneurs.

« L’idée de base est toujours de se dire que le bassin doit être public et doit servir à la baignade, et donc doit être ouvert à la population. Ça, c’est l’idée fondamentale. Autour de ça, on peut broder un certain nombre de choses », laisse entendre le porte-parole de la société, Michel Beaulieu.

Dans un premier temps, il faudra construire une infrastructure de baignade sécuritaire et financer sa construction, ce qui explique en partie l’horizon de 2022.

« Ça prend des bassins, ça prend une façon d’accéder à l’eau. Les berges sont quand même assez à pic. C’est du remblai, donc réellement impensable de faire descendre du monde là-dedans. Ça demande donc des pontons qu’on peut mettre à l’eau pour que les utilisateurs du bassin puissent arriver à l’eau. Ça demande des bassins qui peuvent être aménagés de différentes formes et de différentes profondeurs », élabore Michel Beaulieu

Dans son plan le plus abouti, la Société des gens de baignade imagine l’ajout de jeux gonflables pour les adolescents, comme ceux de la compagnie Aquazilla qu’on retrouve à la plage Jean-Doré, au parc Jean-Drapeau, à Montréal, ainsi que d’un resto-bar flottant.

« On propose qu’à la tête du bassin, il y ait un genre de terrasse, qui s’avance dans l’eau et que ça puisse être transformé en bar-restaurant avec une partie flottante sur un ponton. Il y a plusieurs volets dans le projet. Ça ne veut pas dire que tout ça se ferait la première année. » — Michel Beaulieu, porte-parole, Société des gens de baignade

La Barberie sur les rangs

Déjà, des commerçants du secteur se sont dits intéressés à prendre part au projet. C’est le cas de la microbrasserie La Barberie, qui y voit une opportunité de prendre de l’expansion tout en respectant sa mission.

« J’ai démontré mon intérêt, dans le sens que ça nous rejoint avec le concept de terrasse. On est beaucoup reconnus pour ça. On a une très belle terrasse extérieure. Je trouve ça très intéressant, mais il n’y a rien de tangible pour l’instant. C’est à l’étape de projet, d’être intéressé au projet. On n’a pas fait d’étude de marché », a fait savoir le directeur du salon de dégustation de La Barberie, William Garant.

Lui-même intéressé par la baignade, l’homme d’affaires reconnaît le potentiel de ce chouette secteur. Qui plus est, il se dit impressionné par les exemples de bains portuaires internationaux — notamment Copenhague, Paris et Oslo — observés dans la présentation de la Société des gens de baignade, auxquels sont souvent rattachés des restaurants. Suffisamment pour envisager d’ouvrir son propre restaurant.

« Ça se pourrait, tout dépendant là où on est rendus quand ce projet-là va aboutir, tout dépendant de nos capacités financières, des investissements qu’on a à faire pour la brasserie. Mais c’est sûr qu’on serait intéressés à jeter un coup d’œil à ça, certainement. On est très proches de là. Le volet restauration, si un jour il y en a un, c’est sûr s’il y a une opportunité-là, on sera intéressé. Ça pourrait tout à fait être possible. »

Un croquis du bassin Louise, s'il était ouvert à la baignade.

Le projet des Gens de baignade comprend un restaurant flottant, un bain sportif, un bain de détente, un parcours et une plage du côté nord (PHOTO : GENS DE BAIGNADE)

Michel Beaulieu, lui, ne doute pas du potentiel économique du projet. « Il y aurait des retombées. Présentement, dans le bassin, il n’y a personne. Mais à partir du moment où on commence la baignade, on amène du monde, on amène de la vie. Il y a des possibilités. »

C’est ce que les curieux seront à même de constater jeudi, 10 h, alors que se tiendra une démonstration dans le bassin Louise avec quelques dizaines de baigneurs.

L’événement annuel fait partie d’un mouvement plus large appelé la semaine du Grand splash, qui se déroule dans neuf villes et vise à ouvrir l’accès à l’eau. Pour participer, il faut obligatoirement s’inscrire auprès de la Société des gens de baignade.

Avec les informations d’Alexandre Duval

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