SARAH RODRIGUE, Le Soleil, publié le 1er juillet 2021
Une trentaine de baigneurs empruntent la descente abrupte et rocailleuse menant au bassin Louise, accompagnés de Loulou la mascotte, le dragon gonflable âgé 22 ans de la famille de Michel Beaulieu, porte-parole de la Société des gens de la Baignade. On peut entendre les militants scander: «À qui le fleuve? À nous le fleuve!».
Pour la première fois jeudi, les membres de la Société des gens de la Baignade avaient en main un bail accordé par le Port de Québec leur permettant de sauter à l’eau du bassin Louise légalement. Dans les dernières années, les participants se baignaient avec la possibilité de recevoir un avis d’éviction. Une preuve de collaboration de la part du Port, aux yeux de leur porte-parole.
Cette entente représente une victoire pour la Société des gens de la Baignade, qui mène une bataille comptant plus de bougies sur son gâteau que Loulou. Lundi, le Port de Québec acceptait de s’assoir avec l’organisation. « C’était la première rencontre officielle en 30 ans », se réjouit le M. Beaulieu, confirmant les informations rapportées par Radio-Canada mardi.
« On a fait le tour de tous les politiciens qui ont une juridiction quelconque sur le Port. À l’hôtel de Ville, on a eu l’appui de tout le monde », raconte M. Beaulieu. Il lui manquait seulement le soutien du Port de Québec.
Depuis 1991, la Société des gens de la Baignade sollicite le Port de Québec pour la création d’un espace de baignade au bassin Louise. Pourquoi ont-ils changé d’avis après 30 ans? « À partir de 2016, 2017, le projet a évolué vers la notion de bain portuaire », explique M. Beaulieu. Un concept qui ne nécessite pas un réaménagement des berges, contrairement à la première idée de plage urbaine. Le projet se fait également en étape, une chose appréciée par le Port, selon le porte-parole de la Société des gens de la Baignade.
La première phase du projet est l’accès à l’eau. « En septembre, Gens de Baignade et le Port vont s’assoir ensemble pour voir comment on concrétise le projet, une première étape de baignade à l’été 2022 », annonce avec joie Michel Beaulieu. Par la suite, la Société des gens de la Baignade désire ajouter un restaurant flottant et des modules de jeux gonflables.
L’événement du jeudi 1er juillet s’inscrit avec la semaine du Grand Splash, une série de festivités sur les berges du Québec.
Des candidats à la mairie se mouillent
Le chef de Démocratie Québec, Jean Rousseau, arborait fièrement son chandail du Canadien de Montréal avant de le changer pour une veste de sauvetage en prévision de la saucette. Il soutenait le projet en 2017, en tant que président du comité des citoyens du Vieux-Québec, et a participé à la baignade de 2019. « Québec peut devenir le Copenhague de l’eau, croit-il. On le voit, la piscine Saint-Roch est hyper populaire, ça déborde. Il faut d’autres endroits pour aller jouer et se rafraichir ».
Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, comptait également parmi les baigneurs, elle qui avait sauté à l’eau en 2020. « Pour nous, l’accès à l’eau, c’est extrêmement important. Avec les canicules qui vont augmenter en fréquence et en intensité, ça prend vraiment un accès à l’eau. C’est quelque chose qui est dans notre plateforme », mentionne-t-elle.