RICHARD GAGNÉ, Sainte-Pétronille
POINT DE VUE, Le Soleil, 13 juin 2021
Le projet de conteneurs Laurentia soumis par le Port de Québec vient d’être rejeté par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada. Reste au Conseil des ministres de décider de son sort.
On s’est finalement rallié au fait que ce projet démesuré à même le fleuve Saint-Laurent, en pleine ville et nécessitant un remblai supplémentaire de 32 hectares, avait des conséquences environnementales négatives importantes, en plus de porter atteinte à la quiétude des résidents du secteur et d’altérer le paysage de Québec.
On doit se rappeler que la région de Québec a grandement empiété sur le fleuve dans son histoire, mais particulièrement depuis les années 1960, surtout dans les secteurs Maizerets et Beauport qui étaient d’une beauté remarquable avant qu’ils ne soient défigurés.
En effet, le Port de Québec y a fait du remblayage d’une superficie de 91 hectares pour réaliser le secteur Beauport du vrac liquide et solide. L’autoroute Dufferin-Montmorency, avec ses échangeurs et bretelles d’accès, a comblé une bonne partie des rives, fait disparaître la plage sablonneuse du domaine Maizerets, en plus d’amputer l’avenue D’Estimauville qui s’est vue coupée de l’accès au fleuve à la fois par l’autoroute et la cour de triage du CN. Qui plus est, on a continué le remblayage du fleuve jusqu’à la chute Montmorency pour le prolongement de l’autoroute Dufferin-Montmorency.
Le temps est dorénavant venu de corriger des erreurs du passé et de redonner le fleuve à la population. Des projets comme rouvrir l’avenue D’Estimauville pour donner accès à la baie de Beauport sont envisageables de même que le prolongement vers l’est de la promenade Samuel-De Champlain et, pourquoi pas, la disparition du secteur de vrac problématique du Port de Québec. Le fleuve mérite sa mise en valeur là aussi.