Le projet de baignade dans le fleuve à Lévis abandonné

Louise Boisvert, Radio-Canada, publié le 8 février 2021

La Ville de Lévis abandonne l’idée d’ouvrir des plages sur son territoire en raison de la mauvaise qualité de l’eau.

Les études menées dans les dernières années n’ont pas permis d’arriver à créer un modèle simple et clair qui puisse déterminer la qualité de l’eau en temps réel.

La Ville a investigué pendant trois ans pour trouver le meilleur endroit. Après avoir évalué sept sites, elle n’en a retenu que trois.

Deux n’offraient pas une plage sécuritaire en raison de la marée. La présence de roche et de vestiges aurait pu être dangereuse. Il ne restait plus que l’anse Tibbits.

On n’a pas de baie protectrice comme c’est le cas à la baie de Beauport, se désole le maire Gilles Lehouillier.

À Québec, la Ville a pu trouver rapidement une façon de prévoir la qualité de l’eau en tenant compte de paramètres comme la pluie et le vent des dernières heures.

On a analysé notre eau avec les mêmes paramètres, mais nous ne sommes pas arrivés à tirer des conclusions aussi fortes, explique Jean-Claude Belles-Isles, directeur de l’environnement à la Ville de Lévis.

Son service a poussé la réflexion plus loin. Il a eu recours à l’intelligence artificielle pour tester plusieurs modèles à partir des données recueillies.

«On a fait trois ans d’études pour trouver une solution et, malheureusement, nous ne sommes pas arrivés à une conclusion favorable.» – Jean-Claude Belles-Isles, directeur de l’environnement à la Ville de Lévis

Dans les meilleurs scénarios, le site aurait été fermé 36 jours par été, sur une saison qui en compte 65.

L’investissement n’en valait pas la peine, selon le directeur de l’environnement.

La Ville aurait dû investir pour assurer une surveillance de la plage et pour offrir des infrastructures d’accueil. C’était beaucoup pour le peu de résultats.

Pas pour toujours

Pour le moment, l’objectif de la Ville de Lévis est d’ajouter des îlots de fraîcheur le long du fleuve pour pallier l’absence de plage.

Le maire a d’ailleurs présenté il y a quelques jours un projet de réaménagement du parc de la Pointe-Benson, où jeux d’eau et fontaines vont agrémenter le parcours.

Le fleuve, on peut y avoir accès sans nécessairement se mettre les pieds dedans, fait valoir Jean-Claude Belles-Isles.

«Avoir accès au fleuve, c’est aussi l’admirer.» – Jean-Claude Belles-Isles, directeur de l’environnement à la Ville de Lévis

La Ville de Lévis n’écarte pas définitivement son projet de baignade dans le fleuve. Elle continue de prendre des mesures.

Ce sont des données qui pourront être réexaminées plus tard quand les modèles prédictifs seront plus performants, suggère le directeur de l’environnement.

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