En transport collectif, « ce qui est bon pour Montréal devrait être bon pour Québec », estime Régis Labeaume. La ministre Geneviève Guilbault n’est pas du même avis.

Les divergences d’opinions persistent entre le maire de Québec et la ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, en ce qui concerne la desserte en transport collectif de Québec et ses banlieues.

« C’est deux choses distinctes pour moi. Le projet de réseau structurant c’est une chose et il y a le projet de couronne périphérique », a d’abord affirmé la ministre Geneviève Guilbault, lorsqu’on lui a demandé jeudi si la région de Québec pourrait s’inspirer du plan de décongestion de la région de Montréal, présenté la veille.

Elle n’a pas voulu s’avancer sur ce terrain, précisant que Québec et Montréal sont deux endroits différents. Pour elle, le projet de desserte des banlieues de Québec est « un appendice » au réseau structurant ». « Ce n’est pas la même enveloppe budgétaire, donc nous, on fait la distinction. »

« Un tout »

«C’est un tout », a répliqué du tac au tac le maire, qui est intervenu juste après. Il dit s’être réjoui du plan présenté par Montréal, qui propose un vaste déploiement de voies réservées qui seront implantées dans la couronne de Montréal pour décongestionner la métropole.

« Désolé, Geneviève, c’est exactement notre projet de couronne. C’est le développement de 56 km de voies réservées et d’accotements sur les autoroutes qui s’accrochent au projet. C’est un tout cette affaire-là. Geneviève dit que c’est un projet à part, moi je dis que ça fait partie de l’ensemble des choses. »

La ministre juge le projet de l’administration Labeaume pour desservir ses banlieues « intéressant ». Mais elle répète qu’« il faudra l’analyser comme le reste ». Le gouvernement de la CAQ n’a toujours pas donné son feu vert à la nouvelle mouture du réseau structurant, que l’administration Labeaume a bonifié par son plan de desserte de la périphérie.

Priorités régionales

M. Labeaume avait identifié cette semaine trois priorités régionales pour la relance économique, dont le réseau structurant. La ministre Guilbault a réitéré l’importance du projet. Par ailleurs, elle s’est dite prête à mettre sur la table, comme demandé par le maire, les données sur le troisième lien. Mais cela se fera seulement après l’annonce officielle du projet, qui est imminente.

Le député libéral fédéral et secrétaire parlementaire Joël Lightbound a pour sa part répondu à la pointe lancée par le maire, qui accusait son gouvernement de se cacher derrière le processus d’évaluation environnementale pour éviter de se mouiller en faveur du projet de terminal de conteneurs du Port de Québec. 

« C’est un projet qui a du mérite, a rétorqué M. Lightbound. Mais c’est clair que pour nous, il ne s’agit pas de se cacher derrière des études environnementales. Ce n’est pas une arrière-pensée, les études environnementales. Elles progressent bien », a-t-il affirmé, tout en ajoutant que son gouvernement ne prendra pas position tant qu’elles ne seront pas complétées.