Conteneurs au Port de Québec : grandes ambitions, inquiétudes environnementales

Alain Rochefort, Radio-Canada, publié le 28 mai 2019

Le Port de Québec s’est entendu avec deux partenaires pour la construction, l’exploitation et le financement de son terminal de conteneurs qui doit voir le jour à la Baie de Beauport. Un projet qui soulève toutefois des inquiétudes environnementales, notamment chez Nature Québec qui craint pour l’avenir du bar rayé.

La compagnie Hutchison Ports et le Canadien National (CN), transporteur de marchandises, ont été retenus pour ce projet de 775 millions de dollars.

Hutchison Ports, un géant asiatique, compte actuellement 52 ports situés dans 27 pays et elle est à l’origine de 11 % de tout le trafic mondial de conteneurs.

Hutchison sera responsable de la construction de toutes les installations dans le port de Québec, qu’on promet être les installations les plus vertes au monde.

Investissement majeur

Le projet du port, qui s’appelait initialement Beauport 2020, change de nom. Il s’appellera désormais le projet Laurentia.

Le Port de Québec croit que l’entrée en scène de ces nouveaux joueurs confirme la pertinence de son projet d’expansion.

Le PDG du Port de Québec, Mario Girard, affirme que les discussions se poursuivent avec les gouvernements fédéral et provincial pour compléter le montage financier du projet.

M. Girard admet également que l’évaluation environnementale d’Ottawa n’est pas complétée et que l’analyse du projet demeure complexe.

« Pour nous, on ne mettra pas une date tout de suite. Parce que ce n’est pas nous qui contrôlons le processus environnemental. On espère le plus rapidement possible, mais ce ne sera pas avant les prochaines semaines, c’est clair. On a encore du travail à faire avec l’Agence canadienne ».

L’habitat du bar rayé menacé?

De son côté, Nature Québec craint de voir le transport par camion et par train augmenter dans la région.

Son directeur général, Christian Simard, rappelle aussi que l’habitat naturel du bar rayé est menacé par le projet.

Or, ce poisson est actuellement protégé par la Loi sur les espèces en péril.

« Pour le bar rayé, c’est un lieu de reproduction. C’est un des rares lieux démontrés de reproduction. Le Port dit que ce n’est pas le cas, mais l’ensemble des spécialistes le disent. Il est clair qu’on ne traite plus le Saint-Laurent comme un endroit à combler pour des activités industrielles », souligne M. Simard.

Avec cet investissement, le Port prévoit que 500 emplois directs seront créés à Québec.

Selon le Port, le projet générera 500 millions de dollars en retombées économiques annuellement.

Avec les informations d’Olivier Lemieux

Les commentaires sont fermés.