Jean-Luc Lavallée, Journal de Québec, 2 octobre 2017
L’enrochement des berges du fleuve, à Beauport, suggéré par Régis Labeaume afin d’accomplir sa propre vision de la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain, suscite l’indignation au sein des groupes de défense du Saint-Laurent.
Accès Saint-Laurent Beauport, le Comité ZIP de Québec et Chaudière-Appalaches ainsi que le Conseil régional de l’environnement (CRE) dénoncent cette façon de faire « d’une autre époque » qui risque d’avoir des impacts environnementaux importants sur la faune et la flore marine.
« C’est comme si on retournait en arrière. Je ne crois pas que l’enrochement soit la solution pour redonner l’accès au fleuve aux citoyens », a réagi Hamida Hassein-Bey, la directrice du Comité ZIP.
« Nous sommes surpris d’entendre encore parler de ça au 21e siècle », a-t-elle renchéri, rappelant que l’enrochement, lors de la construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency, avait « causé la destruction de l’habitat de poissons, notamment le bar rayé ».
En point de presse jeudi dernier, le maire sortant a annoncé son désir d’avoir une piste cyclable et un sentier tout le long du littoral est, entre la baie de Beauport et le pont de l’île d’Orléans, à l’image de ce qui s’est fait dans l’ouest. Il veut négocier avec le gouvernement pour le forcer à revoir son plan, dévoilé en 2016, qui prévoyait uniquement des « points d’accès » au fleuve sur une distance de 8 km.
Enrochement dans l’ouest ?
À une question sur l’étroitesse de l’emprise entre l’autoroute et le fleuve, le maire a suggéré l’enrochement. « On va faire exactement ce qu’ils ont fait entre le quai des Cageux et le pont de Québec ; on va enrocher », a-t-il laissé tomber.
Or, ce n’est pas ce qu’il s’est passé, ont rectifié plusieurs intervenants. « Dans l’ouest, les roches étaient déjà là. On a déplacé le boulevard Champlain, on n’a pas empiété sur le fleuve », insiste Alexandre Turgeon, du CRE. Ce dernier suggère plutôt de transformer l’autoroute en boulevard urbain et de rétrécir les voies pour gagner de l’espace en bordure du fleuve.
Pour sa part, Jean Lacoursière, d’Accès Saint-Laurent Beauport, juge que la Ville devrait faire faire une « vraie » consultation publique sur la phase 4.