Annie Morin, Le Soleil, publié le 04 novembre 2016
(Québec) Cette fois n’est pas encore la bonne. L’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE) juge «incomplète» la version amendée de l’étude d’impact environnemental sur le projet d’agrandissement du port de Québec.
Dans une lettre de quatre pages transmise vendredi au président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec (APQ), Mario Girard, on peut lire que «l’étude d’impact est incomplète et ne satisfait pas à certaines des exigences des lignes directrices et des manquements notés dans la lettre du 12 avril dernier». Le Port avait alors essuyé un premier refus.
Depuis, des études complémentaires ont été réalisées et incluses à l’étude d’impact environnemental, redéposée le 4 octobre. Le document principal compte désormais 1500 pages et les études connexes totalisent 10 000 pages. Le tout sera rendu public quand l’ACEE jugera que le portrait est complet.
Selon la lettre signée par Céline Lachapelle, gestionnaire de projets – Québec, des documents et des références ont été oubliés dans la nouvelle version.
La fonctionnaire demande à ce que toutes les composantes du projet soient considérées dans l’analyse des variantes, notamment pour le dragage et la gestion des sédiments. Des données manquent également sur l’impact du chevauchement des périodes de construction et des périodes de pêche ou encore les conséquences des accidents et des défaillances possibles pour les pires scénarios crédibles.
Qualité de l’air
Pas un mot sur les données sur la qualité de l’air. Le Port refuse de les dévoiler toutes en raison des recours judiciaires entamés contre lui et son locataire Arrimage Québec. Des négociations ont eu lieu sur cette question au cours des derniers mois.
La balle est désormais dans le camp du Port. «Dès maintenant, l’APQ, avec l’appui des consultants externes, dont la firme Englobe mandatée pour réaliser l’étude d’impact environnemental amendée, entendent investir les efforts requis afin de répondre dans les meilleurs délais aux ajustements demandés», indique le communiqué de presse publié en après-midi.
La porte-parole Marie-Andrée Blanchet a rappelé au Soleil que l’administration portuaire s’est soumise de son plein gré à l’ACEE même si légalement, le processus aurait pu être géré à l’interne. «On va accueillir chaque vague de questions et répondre dans les meilleurs délais possible», a-t-elle insisté, sans avancer d’échéancier.
Le quai multifonctionnel à être construit dans le secteur Beauport doit coûter 200 millions $ et générer le double d’investissements privés. Dix-sept hectares de terrains doivent être remblayés et la plage de la Baie de Beauport, complètement réaménagée.