Le CN boude la phase III de la promenade Samuel-De Champlain

Simon Boivin, Le Soleil, publié le 31 août 2016

(Québec) Pris à partie dans le dossier du pont de Québec, le CN n’entend pas consacrer d’énergie à l’avancement de la phase III de la promenade Samuel-De Champlain, a appris Le Soleil.

Au début de mois d’août, la présidente de la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ), Françoise Mercure, a contacté le transporteur ferroviaire pour reprendre les discussions sur la phase III.

«Dans le contexte du dossier du pont de Québec, on nous a répondu que le CN manquait présentement de disponibilité pour travailler sur notre projet», confirme Lysanne Marois-Ouellet, porte-parole à la CCNQ, dans un courriel.

Selon nos informations, le transporteur ferroviaire a clairement fait comprendre à la CCNQ que la façon dont il était interpellé dans le dossier du pont de Québec l’indisposait et l’amenait à tourner le dos à la phase III indéfiniment.

Des sorties médiatiques de différents élus quant à l’état et à la sécurité du pont de même que la responsabilité du CN dans l’entretien de l’infrastructure auraient déplu, nous indique-t-on.

Une version des faits niée par un porte-parole du CN. «Il s’agit de deux dossiers distincts que le CN n’a pas l’intention de lier l’un à l’autre, a indiqué Pierre-Yves Boivin. D’ailleurs, nous continuons de collaborer avec les parties impliquées dans le dossier du pont de Québec et nous serons à la rencontre demain [mercredi]. Nous savons que ce sont des enjeux importants pour les gens de Québec.»

Le CN est un acteur incontournable de la phase III de la promenade Samuel-De Champlain, un projet qui nécessite d’importants travaux d’infrastructures entre la côte de Sillery et la côte Gilmour, sur 2,5 km. Il s’agit d’un dossier évalué à quelque 130 millions $, qui a été mis sur la glace en 2014 dans un contexte d’austérité budgétaire, mais qui est réapparu au Plan québécois des infrastructures (PQI) lors du dernier budget.

Le projet prévoit notamment le déplacement de la voie ferrée le long de la falaise, de même que la démolition de l’actuel viaduc qui permet aux trains de passer sous le boulevard Champlain, dans le secteur du bas de la côte de Sillery. La disparition du viaduc doit permettre de dégager le panorama et de réaménager le quai Frontenac. Le CN est de toute évidence incontournable pour la réalisation de cette portion de la phase III de la promenade Samuel-De Champlain.

Pont de Québec

Une deuxième rencontre au sujet de la peinture du pont de Québec doit avoir lieu mercredi. Une réunion à laquelle des représentants des gouvernements fédéral, provincial, des villes de Québec et de Lévis ainsi que le CN doit participer. Le dossier apparaît dans une impasse puisque le partage de la facture de quelque 400 millions $ est pour le moins ardu.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, ne manque pas une occasion de déplorer le comportement du CN dans le dossier du pont cantilever. Encore la semaine dernière, à l’occasion du centenaire de la gare du Palais, le premier magistrat en a profité pour décocher une flèche au transporteur. «Le CN n’a pas le même respect que VIA Rail du patrimoine, a lancé M. Labeaume. Ce n’est pas un citoyen corporatif qui est en harmonie avec les autorités locales.»

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