La promenade Samuel-De Champlain se heurte à l’autoroute

Isabelle Porter, Le Devoir, publié le 31 décembre 2014
La phase 1 du projet avait coûté près de 70 millions de dollars d’investissements, un cadeau offert par le gouvernement du Québec à la ville pour son 400e anniversaire, en 2008.La phase 1 du projet avait coûté près de 70 millions de dollars d’investissements, un cadeau offert par le gouvernement du Québec à la ville pour son 400e anniversaire, en 2008. (Photo: Gilbert Bochenek, CC)

Le prolongement de la promenade Samuel-De Champlain vers l’est coûtera beaucoup moins cher que l’original parce que la ville, le gouvernement et la Commission de la capitale nationale ont décidé de ne pas déplacer d’autoroute cette fois-ci.

 « Le but initial était de faire comme la promenade Samuel-De Champlain, une grande promenade linéaire avec reconfiguration de l’autoroute, mais en cours de route, on a réorienté le projet », a expliqué la porte-parole de la Commission de la capitale nationale (CCN), Anne-Marie Gauthier.

En plus de la CCN, deux partenaires sont engagés dans ce projet depuis 2012: la Ville de Québec et le ministère des Transports. Cette quatrième phase de la Promenade doit relier le quartier Maizerets dans Limoilou aux chutes Montmorency sur une distance de 8,5 kilomètres.
Pour la ville, le déplacement de l’autoroute 440 était inenvisageable, explique la vice-présidente du comité exécutif, Julie Lemieux. « Tout le monde comprend que c’est impossible. C’est la porte d’entrée et de sortie de l’est du Québec », dit-elle. « Ce n’est pas la même dynamique qu’à Sillery et Sainte-Foy. »

Pour la phase 1 de la promenade Samuel-De Champlain, on avait transformé l’autoroute Champlain en boulevard urbain et réduit les limites de vitesse. Cela avait permis de dégager de précieux espaces pour la verdure, les vélos et les piétons en bordure du fleuve. L’ensemble avait coûté près de 70 millions de dollars d’investissements, un cadeau offert par le gouvernement du Québec à la ville pour son 400e anniversaire, en 2008.

 Des passerelles ?

Mme Gauthier soutient que la phase 4 pourrait reposer sur la construction de passerelles au-dessus de l’autoroute pour relier les quartiers au fleuve. Après tout, l’objectif au coeur de ces projets d’aménagement est de redonner à la population un accès au cours d’eau.
Les détails du plan devraient être présentés sous peu dans une étude de la firme IBI-DAA. Commandé en janvier 2012, ce document devait à l’origine être remis à l’été 2013. Outre le changement de cap, cette période a été marquée par deux changements de gouvernement.
Selon Mme Gauthier, les partenaires ont pris la décision de ne pas toucher à l’autoroute parce que la structure est en trop bon état pour que cela se justifie.« L’autoroute et les ponts d’étagement sont encore bons pour plusieurs décennies », dit-elle. « On ne peut pas penser la promenade Samuel-De Champlain [telle quelle]dans le coin de Beauport parce que la structure va demeurer. »
Même si le nouveau projet peut sembler moins ambitieux, Julie Lemieux y voit beaucoup de potentiel. « Il y a des petits gestes qui peuvent faire toute la différence. On n’est pas obligés de faire une promenade à 45 millions. On peut réaliser de petits aménagements très intéressants », explique-t-elle.
« Ça fait longtemps que j’en rêve. Les plus beaux points de vue sur la ville sont là, mais je sais qu’en même temps, dans le contexte actuel, ce n’est pas simple. »
La réalisation de la phase 4 n’est toutefois pas pour demain, loin de là. D’autant plus que les deux phases précédentes ont elles-mêmes rencontré des embûches notables. La phase 2 (qui prend la forme d’un parcours piéton vers l’ouest, le « Sentier des Grèves ») a été fermée l’été dernier en raison de problèmes reliés aux garde-corps des escaliers.
Quant à la phase 3 vers l’est (entre la Côte de Sillery et la Côte Gilmour), elle a fait l’objet en novembre d’un rapport très critique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et son sort demeure incertain.

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