Bientôt deux nouveaux réservoirs de rétention à Québec

Valérie Gaudreau, Le Soleil, publié le 09 août 2016

(Québec) La Ville de Québec fait un pas de plus pour contrer le débordement des eaux usées sur son territoire. Elle va de l’avant avec la construction de deux réservoirs de rétention, celui du Foulon et celui de Beauport. Un investissement majeur de 78 millions $ dans les prochaines années.

Depuis trois semaines, la Ville de Québec a lancé non pas un, mais deux appels d’offres pour ce qu’on appelle la «phase 4» du projet d’assainissement des eaux. 

Le premier, daté du 22 juillet, vise à trouver une entreprise pour la construction du bassin de rétention du Foulon d’un volume de 17 000 mètres cubes. Le bâtiment souterrain de 29,5 millions $ sera situé le long du boulevard Champlain, vraisemblablement à partir de 2018.

Le deuxième appel d’offres, celui-là du 5 août, touche le réservoir appelé Giffard-Lortie, première étape de la phase 4 prévue dans le secteur Beauport. Cette fois, il s’agit d’un réservoir de 6400 mètres cubes qui sera construit sous terre du côté est de l’avenue d’Estimauville.

À terme, il fera partie d’un ensemble totalisant 26 000 mètres cubes de volume dans le secteur de la baie de Beauport, un projet de 48,5 millions $. 

Ce réservoir en est toutefois à l’étape de l’ingénierie et de la préparation des devis et non de la construction, comme c’est le cas pour celui du Foulon. Pour le bassin du Foulon, les plans et devis sont complétés depuis 2013, a précisé le porte-parole de la Ville de Québec, David O’Brien. Une demande de subvention avait été déposée au Fonds Chantiers Canada-Québec.

La réalisation de ces deux réservoirs de rétention était prévue au programme triennal d’immobilisation (PTI) de la Ville de Québec depuis 2013.

Lien avec la baignade

Ces deux projets majeurs, comme tous les autres réservoirs construits avant eux, visent à augmenter la capacité à retenir le trop-plein d’eaux usées lors de la fonte des neiges ou lors de fortes précipitations. Leur rôle est de permettre que les eaux usées ne se déversent pas dans le fleuve Saint-Laurent.

À Beauport, l’objectif de cette phase 4 du programme d’assainissement des eaux de la Ville de Québec «est de privilégier la baignade dans la baie de Beauport en permettant un contact direct avec l’eau», peut-on lire dans les documents d’appel d’offres. 

Depuis le début des années 2000, la Ville de Québec a construit 19 bassins de rétention représentant des investissements de 166 millions $, a souligné David O’Brien. 

Bien qu’imposants, les travaux pour construire ces immenses réservoirs souterrains en béton ne devraient pas causer trop de casse-tête, selon M. O’Brien. «Ce sont de gros chantiers, mais ils sont généralement dans des secteurs où il n’y a pas de résidences», a-t-il dit. Le porte-parole de la Ville a qualifié de «développements importants» le lancement de ces deux appels d’offres. Aller de l’avant avec les réservoirs du Foulon et de Beauport est l’étape la plus importante dans ce domaine depuis une vague de construction des phases 2 et 3 entre 2004 et 2007. Elles comprenaient alors sept réservoirs pour un budget de 83 millions $.

On compte depuis des réservoirs de rétention à Sainte-Foy, autour de la rivière Saint-Charles, dans Limoilou et autour du lac Saint-Charles, entre autres. 

Après l’anse au Foulon et Beauport, il restera un autre réservoir à aménager sur le boulevard Sainte-Anne et sur le boulevard de l’Hôpital à Loretteville.

Réservoirs invisibles

Les terrains utilisés pour construire d’imposants réservoirs de rétention souterrains ne sont pas des espaces perdus pour la Ville de Québec, qui y aménage divers services. Deux récents en date sont celui d’un jardin communautaire ouvert depuis l’été 2014 près de la rivière Saint-Charles. Situé sur le réservoir Sacré-Coeur, dans Saint-Sauveur, ce jardin comprend 150 lots utilisés pour l’agriculture urbaine. Le réservoir est quant à lui particulièrement imposant puisqu’il peut contenir un volume de 32 000 mètres cubes d’eaux usées. Dans Limoilou, le réservoir derrière le Patro Roc-Amadour s’est pour sa part camouflé en terrain de soccer et de football synthétique inauguré en 2011. Dans les deux cas, seul le petit bâtiment de service indique la présence d’un réservoir sous les pieds des joueurs.

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