Pourquoi la CCNQ néglige-t-elle la consultation?

Le Soleil, publié le 27 juillet 2016

En réaction aux deux textes de Jean-François Cliche portant sur l’aménagement du littoral est (26 et 27 juillet)

Merci pour vos deux articles abordant la consultation dans la conception des phases de la promenade Samuel-De Champlain. Il faut se demander ce que consultation veut dire dans l’appareil administratif de la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ). Comme organisation militant pour la protection et la mise en valeur du site patrimonial de Sillery et ayant fait plusieurs représentations auprès de la CCNQ, que nous avions identifiée comme responsable de la réalisation de notre projet de parc des Grands Domaines, nous avons été effectivement invités il y deux ou trois ans à écouter la CCNQ nous présenter son projet presque final de phase III. Nous étions invités à réagir sur-le-champ à la présentation. Heureusement, l’envoi du projet au BAPE en 2013 a permis à la population de faire des commentaires sur le projet et on doit dire que le rapport reflétait ses aspirations.

Pourquoi manucurer ce secteur où la nature a repris ses droits? Pourquoi déplacer voie ferrée et boulevard à un coût important et surtout ajouter un passage à niveau sur le boulevard? La piscine et le miroir d’eau ne répondaient pas à un besoin populaire. Pourquoi tant de stationnements, alors que l’idée d’une utilisation de la voie ferrée reliant la tête des ponts au port ne semblait pas faire partie des solutions au transport? On pouvait améliorer la piscine existante du Cap-Blanc.

Depuis le dépôt du rapport du BAPE, calme plat, pas de nouvelles sauf un article ce printemps sur la phase III, qui conserve son budget initial de 130 millions $. Aucune consultation ni présentation du projet révisé sur lequel aurait planché la CCNQ?

Je pense que M. Jean Lacoursière a bien raison de s’interroger sur la consultation tant de la Ville que du gouvernement, et aussi de la CCNQ… Est-ce que l’on écoute, est-ce que l’on établit un dialogue, est-ce que l’on échange et explique ses choix, ses propositions un processus itératif avec la population? Il y a aussi de bonnes têtes dans le public surtout s’il est impliqué dès le début. Consulter le public avec un produit presque fini est voué à l’échec ou à de moins bons choix.

Je n’ai pas à m’étendre sur la farce consultative autour du PPU du site patrimonial de Sillery et de ses environs. Malgré les audiences de 2013 du Conseil du patrimoine du Québec sur le plan de conservation de ce site exceptionnel et méconnu, malgré les représentations des citoyens en juin 2015 sur ce PPU, le document adopté par la Ville colonise le site avec des tours à condos, consent un sentier sur le haut de la falaise et se vante de protéger et de mettre en valeur un site patrimonial déclaré. Pour une ville citée au patrimoine mondial, c’est désolant.

Nous pensons que c’est un saccage annoncé de ce site patrimonial québécois. Aucun volet de mise en valeur patrimoniale n’est inclus dans ce PPU et on n’explique pas comment 12 à 15 tours de cinq à six étages regroupant chacune quelque 60 condos peuvent mettre en valeur ce site paysager.

Pierre Vagneux, président, Coalition pour l’arrondissement historique de Sillery

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