Littoral Est: la population a été consultée, proteste la CCNQ

Jean-François Cliche, Le Soleil, publié le 26 juillet 2016

(Québec) La Commission de la capitale nationale (CCNQ) rejette les accusations de ne pas avoir suffisamment consulté la population pour la «phase 4» de la promenade Samuel-de-Champlain, qui doit relier le domaine Maizerets aux chutes Montmorency. Mais elle ajoute qu’il faut être «réaliste» et composer avec le contexte budgétaire actuel.

«Un plan directeur [comme celui que la CCNQ a dévoilé l’an dernier pour la « phase 4 »], ce ne sont pas les plans et devis d’un projet, ce sont les grandes orientations d’aménagement, une vision commune de la Commission, du ministère des Transports et de la Ville de Québec. […] Et pour arriver à ce plan pour le littoral Est, on a tenu compte de différents intrants. Il faut réaliser que la Ville a élargi ses consultations en 2013 pour son plan particulier d’urbanisme du boulevard Sainte-Anne. La réflexion a été élargie pour servir à l’élaboration du projet du littoral Est. Alors quand on dit que la population n’a pas été consultée, en fait, la Ville a fait une consultation très large», dit la porte-parole de la Commission, Anne-Marie Gauthier.

Celle-ci réagissait à la position de l’organisme Accès Saint-Laurent Beauport, qui dénonçait hier dans nos pages le fait qu’il n’y avait eu que peu ou pas de consultations publiques sur le littoral Est, et que c’était une erreur potentiellement coûteuse. La phase 3 de la promenade, rappelait le militant Jean Lacoursière, n’avait pas fait l’objet d’une vaste consultation avant d’être élaborée par des firmes d’architectes et de paysagistes, et fut par la suite durement critiquée par le BAPE.

«Pour la phase 3, a répondu mardi Mme Gauthier, on a présenté publiquement le concept en 2012. Mais avant, il y a eu des focus groups avec des citoyens et des regroupements qui avaient des intérêts, comme des associations de canoteurs. On les avait rencontrés et le projet a été bonifié par la suite. […] On est allé au BAPE en 2013, mais pour nous, ce sont toutes des étapes de consultation.»

Le fait est que cette «phase 3», dans le secteur du Foulon, a été modifiée par la suite.

Accès Saint-Laurent Beauport reproche également au plan directeur actuel de n’ouvrir que quelques points d’accès au fleuve entre Maizerets et Montmorency, alors que le reste de la promenade longe directement et continuellement le fleuve. Il y aurait pourtant de l’espace pour le faire, proteste M. Lacoursière, puisque le trafic actuel dans l’est de la ville ne justifie pas les 6 voies de l’autoroute Dufferin, qui longe le fleuve à cet endroit. On pourrait donc en sacrifier 2, ou convertir l’autoroute en boulevard.

Mais «en fait, répond Mme Gauthier, il y a contexte budgétaire présentement. Le plan directeur tient compte de ce contexte-là pour une saine gestion des fonds publics. C’est sûr qu’à court terme, oui, on a des points de rencontre [au lieu d’un accès continu au fleuve], mais rien ne dit que ça ne changera pas à long terme. […] Si on avait seulement tenu compte du contexte actuel et qu’on se disait : « On peut pas déplacer l’autoroute, alors ne faisons rien », ce ne serait pas mieux.»

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