Le gouvernement Couillard a annoncé lundi matin qu’il souhaite favoriser l’implantation d’une zone industrialo-portuaire à Saguenay, un projet qui s’inscrit dans le cadre de sa Stratégie maritime. Ce développement devrait permettre une augmentation du trafic maritime dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, le seul du genre au Québec.
Le premier ministre Philippe Couillard a fait le voyage jusqu’à Saguenay afin d’annoncer, en compagnie du ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’Amour, la signature d’une « entente de collaboration » avec la Ville de Saguenay pour l’implantation d’une zone industrialo-portuaire.
Le gouvernement « financera jusqu’à 70 % des dépenses associées à la réalisation du plan de développement afférent, et ce, jusqu’à concurrence de 125 000 $», a-t-on précisé par voie de communiqué.
Occasions d’affaires
Un « comité local » a aussi été mis sur pied afin de délimiter la future zone industrielle, mais aussi de préparer un plan de développement comprenant, entre autres, « le repérage des marchés potentiels et des occasions d’attraction d’investissements ». Selon Québec, le projet doit s’implanter « en conformité avec les principes de développement durable ».
« Dynamiser l’activité portuaire de Saguenay, c’est améliorer le positionnement concurrentiel de notre région et, par le fait même, celui du Québec sur la scène mondiale. Nous visons à ce que cette zone industrialo-portuaire devienne un centre névralgique et essentiel à la vitalité économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean en multipliant les occasions d’affaires et en favorisant la création d’emplois », a fait valoir le premier ministre dans le cadre de l’annonce.
Le ministre Jean D’Amour a pour sa part précisé que le gouvernement participera au« financement » des nouveaux projets industriels qui s’implanteront dans les zones industrialo-portuaires dans le cadre de la Stratégie maritime libérale, un plan doté d’une enveloppe de 300 millions de dollars pour la période 2015-2020.
Trafic dans le parc marin
Le projet industrialo-portuaire annoncé lundi devrait entraîner une croissance du trafic maritime dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, mis en place afin de protéger notamment l’habitat critique du béluga, une espèce déjà victime du dérangement lié à l’activité maritime intense sur le Saint-Laurent.
Qui plus est, en plus des projets liés à la future zone industrialo-portuaire souhaitée par Québec, un important projet de liquéfaction et d’exportation de gaz naturel, le projet Énergie Saguenay, doit s’implanter dans la région. Un projet minier, Arianne Phosphate, lui aussi situé dans la région, devrait accroître la circulation de navires dans le parc marin.
Ce développement industriel intensif doit voir le jour alors que le gouvernement fédéral a annoncé récemment son intention de protéger l’habitat essentiel du béluga, une espèce en voie de disparition. Cette décision signifie qu’en vertu de la loi, il sera désormais interdit de détruire l’habitat jugé « indispensable au maintien des fonctions biologiques » de l’espèce, dont la mise bas, l’alimentation et la migration.