(Québec) Michel Rivard, ancien président de la Communauté urbaine de Québec (CUQ), aujourd’hui sénateur, accepte sans hésitation le défi lancé par Régis Labeaume. Il revêtira son maillot de bain et plongera dans les eaux de la Baie de Beauport pour célébrer le retour de la baignade dans le fleuve Saint-Laurent… 20 ans plus tard que prévu.
M. Rivard nous a rappelés jeudi, dans les heures suivant son retour d’une mission de l’OTAN en Albanie. Il n’avait pas encore reçu l’appel ou le courriel du maire de Québec, mais il a été mis au courant de son invitation dans les pages du Soleil.
«[Michel Rivard] avait affirmé que lorsque l’eau serait propre, il viendrait personnellement se baigner. Je vais l’inviter à le faire. Je présume que lui a un Speedo», a déclaré M. Labeaume lundi, lors de l’annonce de la programmation de la Baie de Beauport.
«Oui», répond spontanément M. Rivard, qui a été maire de Beauport de 1980 à 1984 et président du comité exécutif de la CUQ de 1984 à 1994.
Dès le début de sa carrière municipale, l’homme a fait de la baignade dans le fleuve une priorité. Au point où il avait promis publiquement de faire trempette devant les caméras – en maillot de bain blanc s’il-vous-plaît! – dès que la qualité de l’eau le permettrait. Il visait alors les années 90. Il aura fallu deux décennies de plus, assez de temps pour devenir député péquiste, puis sénateur.
«C’est un défi agréable pour nous rappeler que c’est la Communauté urbaine qui avait mis le projet sur pied avec des promesses qui ont été réalisées à plus long terme que prévu. Le gouvernement, alors qu’il nous avait dit qu’il paierait les bassins de rétention, a égrené son aide au fil des ans», a commenté jeudi M. Rivard.
Usines d’épuration
Il s’est rappelé la construction des deux usines d’épuration des eaux usées, inaugurées en 1992. Le projet de huit ans et 350 millions $ a été réalisé en tout respect des échéanciers et des budgets. Toutefois, l’aménagement de bassins de rétention, nécessaires pour éviter les déversements d’égouts lors de fortes précipitations, a traîné en longueur, faute de subventions. Dans le secteur de Beauport, les travaux ont été terminés en 2011.
Même s’il peut toujours y avoir des déversements occasionnels, M. Rivard est convaincu que les conditions sont réunies pour permettre à nouveau la baignade dans le fleuve. «Le fait que ça va être toujours contrôlé par des autorités indépendantes et compétentes, ça devrait rassurer la population», croit-il.
À 74 ans, le sénateur fera sa part en se jetant à l’eau dès qu’il aura fini son travail au Sénat, possiblement après l’ouverture officielle de la plage, autour de la Saint-Jean-Baptiste. «J’avais dit dans le temps que je garderais mon costume de bain, mais vous comprendrez que 20 ans après, j’en ai passé plusieurs», rigole-t-il, soulignant au passage qu’il pèse «20 livres de moins» qu’à l’époque où il présidait la CUQ.
M. Rivard invite le maire Labeaume à se baigner avec lui, à la date qui lui convient, mais ne lui tiendra pas rigueur s’il reste sur la berge. «J’ai bien trouvé drôle que lui, parce qu’il a un petit ventre, il mettra pas de Speedo. […] Il s’habillera comme il voudra, s’il veut pas se baigner, il se baignera pas, mais moi, je vais me tremper dans la baie de Beauport, d’autant qu’étant l’ancien maire de Beauport, je suis doublement plus fier.»