Annie Morin, Le Soleil, publié le 29 juin 2015 à 05h00
(Québec) Les adultes doivent désormais débourser deux dollars pour accéder à la plage de la Baie de Beauport durant la journée. Une décision qui fait des mécontents, particulièrement sur la piste cyclable.
Les cyclistes qui arrivent du Corridor du Littoral se heurtent maintenant à une guérite et à des clôtures
La nouvelle tarification est entrée officiellement en vigueur la fin de semaine dernière. Des affiches annonçaient déjà le changement aux deux entrées principales du site, celle du stationnement et celle de la piste cyclable.
Les plus de 18 ans doivent ainsi payer 2 $ pour profiter de la plage et des installations en journée. Un laissez-passer saisonnier est en vente au coût de 30 $. Les enfants entrent toujours librement. Après 17h, l’entrée est gratuite pour tout le monde.
Les usagers arrivant en automobile sont habitués de payer pour le stationnement. Le tarif est de 10 $, montant auquel il faut maintenant additionner le tarif journalier.
Mais pour les cyclistes, qui arrivent du domaine Maizerets ou des chutes Montmorency par le Corridor du Littoral, l’endroit a toujours été accessible gratuitement. Une guérite leur barre maintenant la route. Il faut payer ou rebrousser chemin. Des clôtures empêchent d’accéder au site par la bande.
Quelques lecteurs ont exprimé au Soleil leur frustration. Ils considèrent que l’accès aux parcs, et plus particulièrement aux berges du fleuve Saint-Laurent, devrait être libre et gratuit partout dans la ville. Ils font valoir que les familles aux finances précaires et les visiteurs pressés éviteront désormais le site.
Frais nécessaires
Philippe Laperrière, nouveau directeur général de la Baie de Beauport, répond que ces menus frais sont nécessaires pour maintenir et améliorer les services offerts. Il y a les bâtiments à entretenir, les activités à organiser, l’école de voile qui continue de rouler. «On a jugé qu’avec deux dollars, pour les adultes seulement, ce n’était pas excessif», dit le gestionnaire en entrevue téléphonique au Soleil.
M. Laperrière affirme qu’il y a eu «très peu de réactions» négatives, sauf peut-être à la guérite sur la piste cyclable. «Ça vient d’une méconnaissance. Les gens pensent que c’est la Ville qui s’occupe du site», rapporte-t-il. C’est plutôt Gestev qui entretient et anime l’endroit. Le contrat lui a été octroyé par le Port de Québec, qui est propriétaire des lieux.
L’Administration portuaire de Québec (APQ) a tout de même été consultée – tout comme la Ville de Québec, d’ailleurs – avant le récent changement. «Cette nouvelle tarification visant à améliorer l’offre et les services offerts par la Baie de Beauport a fait l’objet d’une discussion tripartite entre le Port, Gestev et la Ville de Québec», a fait savoir Marie-Andrée Blanchet, porte-parole de l’APQ.
Le dg refuse de dévoiler les statistiques de fréquentation de la Baie de Beauport, mais précise que les visiteurs reviennent habituellement trois à cinq fois par été. Il ne craint pas de perdre des usagers, car il considère l’offre intéressante pour le prix. Il assure que l’objectif n’est pas de faire des profits, mais de «tenter la rentabilité». La tendance est plutôt au déficit depuis plusieurs années.
«Il ne faut pas que ce soit juste un endroit où il y a un beau paysage. Il faut que l’expérience soit bonne», insiste M. Laperrière, qui a fait ajouter plusieurs activités à l’agenda.