La Ville de Québec paie davantage pour la Baie de Beauport

Annie Morin, Le Soleil, publié le 30 juin 2015

(Québec) La Ville de Québec a autorisé les frais d’entrée de 2 $ désormais imposés aux utilisateurs de la Baie de Beauport. Elle a également augmenté sa contribution financière pour l’opération du site, qui atteint désormais 700 000 $ par année, et ajouté une «subvention» de 250 000 $ sur cinq ans pour «améliorer l’offre de services aux citoyennes et citoyens de Québec».

Tous ces chiffres se retrouvent dans la plus récente entente sur l’utilisation de la Baie de Beauport conclue avec l’Administration portuaire de Québec (APQ). Signée en 2014, elle est valide jusqu’en 2018.

Au total, ce sont environ 3,75 millions $ qui sont promis au Port. Celui-ci assume quelques menues dépenses d’entretien des lieux et des bâtiments – environ 60 000 $ en 2014 – et refile la gestion du site à un promoteur privé, Gestev, filiale de Québecor.

La Ville investit ainsi 70 0000 $ indexés annuellement. S’ajoute une «subvention» de 250 000 $, saucissonnée sur cinq ans, pour des travaux d’immobilisations et l’acquisition de matériel et d’équipements, par exemple des embarcations non motorisées pour la location, du matériel de sécurité, des quais flottants et des tables à pique-nique. Ces dépenses doivent être autorisées par le directeur du Service des loisirs de la Ville.

La précédente entente couvrait la période 2009-2013 et supposait des déboursés de 3,2 millions $. Elle prescrivait l’accès gratuit au site, à l’exception du stationnement.

La nouvelle version autorise les frais d’entrée par la négative. Ainsi, l’article 3.10 spécifie que l’administration portuaire s’engage à «ne pas exiger de frais d’entrée excédant 2 $ pour les personnes âgées de 16 ans et plus». La gratuité pour les enfants est inscrite en toutes lettres.

Pour la première fois cette année, les adultes doivent débourser 2 $ pour accéder à la plage de la Baie de Beauport durant la journée. La décision fait plusieurs mécontents, particulièrement sur la piste cyclable, où une guérite a été installée.

Le nouveau directeur général de la Baie de Beauport, Philippe Laperrière, a fait valoir auSoleil que ces frais sont nécessaires pour maintenir et améliorer les services offerts.

Baisse de services, dit un habitué

Un habitué de la place, qui préfère ne pas être identifié, s’est déclaré surpris de cette affirmation, après notre reportage de lundi. Selon lui, l’offre de services est plutôt à la baisse cette année. Il a donné l’exemple de samedi : le cours de Zumba promis a été annulé sans préavis et le casse-croûte était fermé, sans justification.

L’allongement du temps d’attente à la guérite du stationnement laisse d’ailleurs croire à cette personne que des mécontents rouspètent contre les frais d’entrée de 2 $. Des voitures feraient régulièrement demi-tour.

Gestev, qui gère les lieux, assure au Soleil que la séance de zumba a bel et bien eu lieu sur la terrasse principale et que le food truck était ouvert samedi.

M. Laperrière a assimilé à une «méconnaissance» les réactions négatives des visiteurs, concentrées à la piste cyclable selon lui. «Les gens pensent que c’est la Ville [de Québec] qui s’occupe du site», a-t-il fait ressortir.

Après avoir investi près de 20 millions $ à la Baie de Beauport à temps pour le 400anniversaire de Québec en 2008, le gouvernement canadien en a confié la gestion à la Ville de Québec pour 30 ans.

La première année, une contribution financière d’urgence de 50 0000 $ a été votée par le conseil municipal afin d’animer le site. Le Port devait aussi contribuer – le budget total n’avait pas été publicisé – et embaucher un gestionnaire privé. Le processus d’appel d’offres public a ainsi été escamoté. C’est Gestev qui a obtenu le contrat.

En 2009, une entente de cinq ans a été paraphée malgré les protestations de l’opposition à l’hôtel de ville. La contribution municipale a été bonifiée à 600 000 $ par année. Gestev a conservé le contrat de gestion, toujours sans appel d’offres public.

C’est cette entente qui a été renouvelée l’an dernier. Les montants ont à nouveau été ajustés à la hausse. Gestev demeure gestionnaire. «Il y a eu une évaluation faite pour la gestion de Gestev et il a été convenu avec la Ville, étant donné que c’était positif, de renouveler pour cinq ans», a expliqué lundi Marie-Andrée Blanchet, porte-parole du Port.

Les statistiques de fréquentation et les états financiers du parc nautique ne sont pas dévoilés.

La Ville de Québec n’a pas fourni de réponses aux questions du Soleil, lundi.

Les commentaires sont fermés.