Les bénéfices en chute libre: l’avenir du Port est en péril, croit son PDG, Mario Girard

Diane Tremblay, Journal de Québec, publié le 16 mai 2015

À cause des bénéfices qui sont en chute libre depuis trois ans, la viabilité du Port de Québec à long terme passe par la réalisation du projet d’agrandissement, a affirmé hier son PDG, Mario Girard.

En 2014, le Port de Québec a épongé une perte de 383 582 $ par rapport à un profit de 8,5 M$ l’année précédente. La situation ne va pas en s’améliorant puisque le Port avait connu un profit de 13,3 M$ en 2012.

Selon M. Girard, il faudrait au bas mot 200 M$ pour retaper les infrastructures du plus vieux port du Canada, une somme dont les autorités portuaires ne disposent pas actuellement.

«MAUVAIS ÉTAT»

«Les infrastructures sont en mauvais état, il faut le dire. La solution au problème de vieillissement des infrastructures du Port de Québec, c’est le projet d’agrandissement. Si on n’agrandit pas, on ne pourra pas assurer la pérennité du port.»

Le dossier du projet d’agrandissement de 500 M$, qui prévoit, entre autres, le prolongement des quais et le remodelage de la plage, est à l’étude à Ottawa.

«On fait le maximum qu’on peut faire chaque année, à la hauteur de nos moyens financiers. La seule façon de pouvoir solutionner la problématique très critique au Port de Québec, pour la pérennité à long terme, c’est par le projet d’agrandissement», a-t-il martelé. Ce projet ne permettrait pas seulement de décongestionner le port, a expliqué M. Girard. Il permettrait de générer de nouveaux revenus pour restaurer le patrimoine portuaire.

«Tous les quais ont besoin d’investissements massifs. On s’assure qu’il n’y a rien de non sécuritaire, qui n’est pas réparé, mais on ne sera jamais capable avec les moyens qu’on a actuellement d’en venir à bout.»

MESURES DE MITIGATION

La baisse des profits est attribuable en grande partie à la mise en place de mesures de mitigation, a-t-il dit.

En un an, le nombre de tonnes de marchandises manutentionnées est passé de 27 à 24 millions. Les exportations des intrants servant à la production de l’acier ont connu une baisse importante, a expliqué le PDG.

Girard a répété qu’il ne souhaitait pas politiser le débat entourant le projet d’agrandissement. Le processus environnemental de participation citoyenne proposé par le Port va plus loin, selon lui, que les lois du gouvernement du Québec.

«La recherche d’un modus operandi avec le gouvernement est toujours une priorité pour le Port, et c’est dans cet esprit de collaboration que nous travaillons», a-t-il conclu.

RÉACTION DU MAIRE

Interrogé hier après-midi, le maire de Québec a invité le port de Québec à dévoiler rapidement son processus d’audiences. «Le port devrait sortir sa politique qui est très bonne. Je ne sais pas pourquoi ils attendent, a-t-il signalé. Ce que j’ai vu était excellent. Les projets d’audiences publiques qu’ils m’ont présentés sont les plus sévères de tous les ports canadiens.» Régis Labeaume n’a pas voulu commenter la polémique entre le port et le gouvernement du Québec.

— Avec la collaboration de Taïeb Moalla

 

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