L’échéancier n’a jamais été un aspect très médiatisé ou même concret du projet d’agrandissement au port de Québec. En fait, l’APQ aura eu le temps de changer de président, de conseil d’administration, de réévaluer et de modifier son agrandissement avant d’enfin présenter ses documents aux autorités fédérales.

À son arrivée en 2010, le président de l’APQ, Mario Girard, avait même repoussé à plus tard l’idée proposée par son prédécesseur, Ross Gaudreault.

Le projet est redevenu d’actualité en novembre 2013 lorsque M. Girard a exposé son montage financier au Soleil. Rien n’avait cependant été transmis au gouvernement fédéral à ce moment, outre des études d’impact économique d’un éventuel agrandissement.

Mais voilà que l’APQ assure être enfin près du but. «On espère déposer les plans dans les prochaines semaines», a confirmé Anick Métivier, porte-parole de l’APQ. «Ça peut être dans deux à quatre semaines», a-t-il avancé, avant d’étirer la marge de manoeuvre à «d’ici la fin de l’été».

Sérieux dans sa démarche, le port a lancé pas moins de 29 études de toutes sortes depuis juin 2013 afin de documenter au maximum son dossier. Des études sur le mouvement des glaces et l’influence des marées ont déjà été réalisées. D’autres ont servi à mieux évaluer le coût de construction. Des études étaient nécessaires pour chaque saison.

Études environnementales

Le port entend faire ses devoirs jusqu’à la toute fin, ajoute M. Métivier. Des firmes spécialisées procèdent actuellement à des études environnementales, a-t-on expliqué au Soleil. Les travaux visent à répertorier la faune et la flore présentes dans cette zone du fleuve.

Les experts analysent également la composition des fonds marins puisque des activités de dragage seraient nécessaires pour bâtir les quais. «Le but est d’éviter qu’il y ait une potentielle contamination», a précisé M. Métivier. Tous les travaux sont faits en collaboration avec Pêches et Océans Canada, a-t-il assuré.

En montrant une telle rigueur, l’APQ espère obtenir 150 millions$ du programme d’infrastructures Fonds Chantiers Canada, renouvelé au printemps 2014 par le gouvernement conservateur. Cette subvention fait partie du montage financier mis en place par la direction portuaire et représente 27 % de la facture totale, qui sera étalée sur cinq ans. Le reste des fonds proviendrait de l’APQ elle-même (174 millions $) et de ses partenaires privés (232 millions $).

Le projet inclut la construction d’un nouveau quai en eaux profondes au coût de 325 millions $. Le quai 54 serait construit à l’est de l’actuel quai 53 et permettrait également d’ajouter de l’espace de stockage de vrac solide. Le sable excavé pour sa mise en place servirait à déplacer et réaménager la plage de la baie de Beauport.

Le port projette aussi l’ajout d’un quai de type duc-d’Albe évalué à 140 millions $ à l’embouchure de la rivière Saint-Charles. Une telle structure permet aux bateaux de transborder du vrac liquide.

Avec cet agrandissement, le port espère décongestionner ses zones d’arrimage et ainsi améliorer sa productivité.

L’APQ estime les retombées économiques d’un agrandissement à 253 millions $ annuellement et prévoit la création de 2000 em-plois directs ou indirects.