Port de Québec: le terminal de conteneurs toujours dans les plans

L’administration portuaire juge l’idée valable, mais promet de ne pas toucher au fleuve


STÉPHANIE MARTIN, Journal de Québec, vendredi, 27 janvier 2023

Le Port de Québec n’a pas abandonné son idée d’un terminal de conteneurs, mais répète qu’un futur projet ne se fera pas en empiétant dans le fleuve.

L’Administration portuaire de Québec (APQ) présentait aujourd’hui sa planification stratégique 2023-2026, dans un horizon d’une Vision 2035.

Disant s’engager dans une « transformation du port », le président et chef de la direction, Mario Girard, a établi les bases de l’action de son organisation pour les prochaines années.

S’il met au rancart toute expansion des installations dans les eaux du fleuve, le Port n’a pas pour autant mis un couvercle sur sa volonté de développer le secteur des conteneurs.

Du projet Laurentia, mort et enterré, on veut conserver cette vision du développement de leur manutention. 

Tendance mondiale

« On a tiré des enseignements de Laurentia et je réitère qu’aucun projet de cette nature n’est actuellement sur la table. Maintenant, la conteneurisation est une tendance mondiale. Et c’est encore plus vrai dans un contexte de rupture des chaînes d’approvisionnement. Tôt ou tard, il faudra engager un dialogue social sur les conditions à réunir pour que le Port de Québec puisse participer au rétablissement des chaînes d’approvisionnement », a mentionné le PDG.

Modèle d’affaires

« L’idée qui justifiait Laurentia, le modèle d’affaires, c’est encore valable. On n’investit pas 800 millions $ avec des partenaires comme ça en se disant que c’est un projet qui ne tient pas la route. Il y a des choses qu’on va être capable de récupérer de Laurentia, des choses qu’on va faire différemment, par rapport à la communication. »

Ce projet se réaliserait sur les terrains actuels du Port, sur la Rive-Nord, grâce à une réorganisation des activités.

Plusieurs matières peuvent être mises en conteneur, a souligné M. Girard, qui n’a cependant pas voulu s’engager à diminuer le vrac à ciel ouvert, qui est souvent pointé du doigt comme source potentielle de contaminants de l’air.

Quant aux terrains de Rabaska, dans l’est de Lévis, le port les a toujours dans sa mire, des discussions sont en cours, mais absolument aucun projet n’est dans les cartons à cet endroit, répète-t-il.

Mario Girard estime qu’il faudra « plusieurs années » avant que quelque chose s’y concrétise. 

Dans sa planification stratégique, l’APQ vise quatre principaux objectifs : se rapprocher de la communauté, innover, s’engager vers le développement durable et devenir un employeur de choix. 

Diverses mesures ont été identifiées, notamment la mise sur pied d’un fonds communautaire pour soutenir des initiatives citoyennes, la bonification de l’offre récréotouristique sur ses terrains, l’électrification des quais et l’ajout d’accès au fleuve (voir plus bas). 

Environnement

La lutte contre les changements climatiques est au cœur de l’action du port, martèle M. Girard, qui souhaite que son organisation soit un « leader », en avant de la parade.

« Avant, on disait que l’environnement nuit à l’économie, aujourd’hui, on dit que l’environnement forge l’économie. »   

ÉLABORATION DE LA PLANIFICATION STRATÉGIQUE 2023-2026

  • 13 mois
  • 30 ateliers et séances de travail
  • 100 intervenants consultés
  • Basée sur quatre enjeux :

        > Les relations avec la communauté

        > Les protections de l’environnement

        > Les ambitions internationales

        > L’importance des employés 

UN FONDS POUR DES PROJETS CITOYENS 

L’Administration portuaire de Québec mettra en place un fonds pour financer des initiatives de la communauté.

Il est trop tôt pour dire de combien d’argent il sera doté, précise le PDG Mario Girard, mais il est déjà établi qu’il sera géré par les citoyens, qui pourront proposer des activités qui se tiendraient sur le territoire portuaire. Une idée qui avait été soumise par les résidents, à l’époque de Laurentia.

En parallèle, le Port travaille toujours sur son projet de promenade du Foulon à 20 millions $, pour lequel on espère des subventions gouvernementales et qu’on espère concrétiser à l’horizon de 2026.

« Ça reste une priorité. Les choses ont avancé dernièrement et j’ai très hâte éventuellement de venir vous dire qu’on a conclu tout ce qu’il faut pour réussir à avancer ce projet-là. » 

18 À 20 M$ POUR ÉLECTRIFIER LES QUAIS 

Électrifier les quais coûte « très cher », souligne Mario Girard. Entre 18 à 20 millions $ chacun. Il y a aussi des enjeux de puissance de l’électricité qu’Hydro-Québec peut fournir.

Malgré tout, le PDG n’en démord pas : « Ça va prendre de l’aide des programmes gouvernementaux, mais il faut aller dans cette direction. »

La réduction des gaz à effet de serre doit aussi être considérée. Ainsi, les compagnies de croisières seront appelées à contribuer.

L’Administration portuaire envisage même de développer des « incitatifs » comme donner priorité à des navires qui produisent le moins d’émanations.

Dans une optique de développement durable, le Port veut aussi « réinventer le modèle des croisières », notamment en accueillant plus de navires en été. 

L’APRÈS-FESTIBIÈRE PLUS FAMILIAL 

Le départ du Festibière des terrains du Port ne signifie pas la fin des activités sur le site situé derrière le terminal des croisières.

« Ça devenait plus une activité proche d’un bar avec de la musique qu’une activité familiale. Notre idée, c’est de ramener ça pour que ce soit très accessible à nos citoyens, que ce soit un endroit agréable, où les familles pourront venir. Il va avoir encore la possibilité de mettre les pieds dans l’eau, de prendre un petit verre. Ça va être plus familial », a illustré Mario Girard, au sujet du non-renouvellement du bail du Festibière par l’APQ.

Des installations seront aussi ajoutées pour plus de confort, comme des blocs sanitaires.

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