ÉMILIE PELLETIER, Le Soleil, 1er février 2023

Pointée du doigt une nouvelle fois dans le plus récent rapport sur la qualité de l’air de Limoilou, l’entreprise minière Glencore s’engage à faire sa part pour réduire ses émissions toxiques au Port de Québec.

«Glencore accueille positivement les recommandations qui concernent l’atténuation des concentrations de nickel proposées par les commissaires», souligne l’entreprise.

Elle réagissait mercredi au rapport du Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques rendu public la veille, à l’initiative du gouvernement du Québec.

Dans la foulée de l’assouplissement de la norme sur le nickel dans la province qu’elle appuyait, la minière Glencore s’était positionnée en victime, regrettant être la cible d’une «chasse aux sorcières». 

Elle avait assuré que le transbordement de nickel se fait toujours à couvert au Port. Glencore transige par Québec depuis plus de 60 ans.

Le nickel reste tout de même un problème dans la soupe limouloise. Les experts indépendants recommandent toujours aux industriels, dans leur analyse, de mieux gérer les activités de vrac solide et des poussières manutentionnées dans les installations du Port, afin d’atténuer les concentrations dans l’air. 

60 millions $ en 10 ans

Glencore a saisi l’occasion pour laver de nouveau sa réputation, assurant que les recommandations «rejoignent les efforts de recherche et développement que nous déployons déjà». 

«Nous sommes à explorer les moyens technologiques à notre portée pour améliorer les procédures de gestion des émissions fugitives lors du chargement et déchargement des cales de navire», écrit l’organisation. Elle se montre aussi favorable à participer à un inventaire des autres sources émettrices de nickel et des autres contaminants dans Limoilou-Basse-Ville.

Dans un processus qu’elle dit «d’amélioration continue», Glencore calcule avoir investi 60 millions $ depuis 2013 au Port de Québec. 

«Grâce à ces investissements, les concentrations de nickel mesurées à la station d’échantillonnage Vieux-Limoilou sont, en moyenne, inférieures à 9 ng/m3 (PM10) entre 2018 et 2021», vante-t-elle, énumérant une série d’une vingtaine de mesures déployées pour y parvenir.