Les baigneurs sautent à l’eau dans le bassin Louise

SIMON CARMICHAEL, Le Soleil, publié le 1er juillet 2022

À l’eau ! Après des années d’attente, les citoyens de Québec pourront enfin se baigner dans le fleuve, en pleine ville. Le premier bain portuaire du continent a été inauguré, vendredi matin, au bassin Louise, dans le Vieux-Port.

«Quand on était petit, on se disait que c’était impossible de se baigner dans le fleuve», se rappelle Émilie Bui. Alors qu’elle essuie ses enfants, tous frais sortis de la nouvelle «oasis» du Port de Québec, la jeune mère salue l’initiative, fruit des années de travail et de revendications de la Société des Gens de Baignade.  

«On espère que ça devienne une habitude de venir se baigner dans notre fleuve !»

Les cinq couloirs réservés aux nageurs dans le bassin Louise sont l’équivalent d’une piscine de dimension olympique. S’y joint un espace de baignade libre d’environ 625 m2. L’infrastructure de baignade, munie de quais flottants, est située derrière l’Espace 400e

Parmi les premiers baigneurs, vendredi matin, l’ancienne députée de Taschereau, Agnès Maltais et le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, qui ont tous deux appuyé publiquement le projet au cours des dernières années. 

«Je suis ravi de souligner que notre gouvernement contribue à déployer un ensemble d’aménagements et d’activités qui rendront le bassin Louise attractif et animé à l’année grâce au Projet Oasis», s’est réjoui ce dernier dans un communiqué.  

Ottawa a participé à la mise sur pied projet à la hauteur de 750 000$, qui aura nécessité environ 2,6M$. Chaque année, l’entretien devrait se chiffrer à quelque 300 000$, selon le Port de Québec. 

Une barrière psychologique à défaire 

Malgré son aménagement au goût du jour et ses tests réguliers de la qualité de l’eau, tous ne sont pas charmés par l’idée de se baigner en plein fleuve, à quelques centaines de mètres du décor industriel du Port de Québec.  

«Je reste dans le coin, je suis super content que ce soit enfin fait, mais on dirait qu’il y a une barrière psychologique à me baigner là», admet Michel Mercier, qui s’explique mal sa réticence. «Ce n’est pas que je n’aime pas me baigner, au contraire, mais ça ne m’attire pas dans ce décor-là.» 

Le cycliste se réserve tout de même le droit de changer d’idée. «On ne sait jamais, une journée où il fait super chaud, peut-être que je vais m’essayer!» 

Plusieurs passants partageaient son impression, vendredi après-midi. «Ce n’est pas pour moi, se baigner dans le fleuve», note Louise Mauger. «Ben, peut-être un jour, mais pas pour le moment», ajoute sa sœur. 

Le porte-parole de la Société des gens de baignade, Michel Beaulieu, se veut rassurant. «Depuis deux mois, la Ville de Québec teste l’eau du secteur tous les jours, souligne-t-il. Elle est toujours d’excellente ou de très bonne qualité.»

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