Un conservateur ramène la question de la pollution du port de Québec dans le débat

Jean-François Nadeau, Radio-Canada, le 15 septembre 2021

Le candidat conservateur de Beauport-Limoilou, Alupa Clarke, promet d’agir concernant la pollution émanant du port de Québec. Il propose trois mesures afin d’y arriver. Ses adversaires estiment que ce n’est que de la poudre aux yeux, à cinq jours du scrutin.

Alupa Clarke propose de mener un audit indépendant pour évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation des émanations de poussière, mises en place au port de Québec depuis 2012.

Il estime que cette mesure permettrait de rebâtir la confiance des citoyens envers l’administration portuaire.

Les citoyens me parlent encore tous les jours qu’ils sont convaincus qu’il y a des émanations négatives pour la santé [qui proviennent] du port de Québec. Je veux qu’on sorte de la polémique. Je veux qu’on sorte de la bataille de ruelle, affirme Alupa Clarke.

Le candidat souhaite aussi faire en sorte que tout le vrac soit désormais sous couvert.

Cette promesse fait réagir jusqu’au palier provincial. Le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, y voit lui aussi un problème potentiel.

Ça a l’air d’un gros engagement, mais je pense que ça n’en est pas un. Ce qui est important, c’est de mettre sous couvert le transbordement de vrac. C’est là que les particules peuvent se déplacer dans l’air, affirme-t-il

S’il est élu, Alupa Clarke promet également de créer un forum des élus, afin de discuter des enjeux environnementaux de la circonscription relevant des trois paliers de gouvernement.

Il y a plusieurs émetteurs de poussière, qui sont sous la juridiction de différents paliers gouvernementaux. Ça prend un forum des élus pour travailler en collaboration. On ne peut pas être en vase clos à l’égard de cet enjeu-là, illustre-t-il.

Opportunisme, selon les opposants

La candidate bloquiste et députée sortante, Julie Vignola, s’explique mal pourquoi Alupa Clarke fait ces promesses, maintenant.

Les audits indépendants, qui va les payer? Est-ce que ça va être son bureau de circonscription s’il est élu? L’Agence d’étude d’impacts environnementaux a déjà fait une étude claire là-dessus. Ensuite, pour recouvrir le vrac, c’est fait. Il y a aussi de l’arrosage pour atténuer les poussières, souligne Julie Vignola.

La candidate libérale, Ann Gingras, rappelle que les conservateurs étaient en faveur du projet Laurentia. Il a été rejeté par le fédéral notamment parce qu’il ne répondait pas aux normes environnementales.

Il n’est jamais trop tard pour devenir écolo. En même temps, je me questionne, parce qu’on parle de problèmes qui remontent à 2012. Il a été député du comté de 2015 à 2019.Il ne s’était pas découvert, faut croire, une tendance verte à ce moment-là, lance Ann Gingras.

Alupa Clarke se défend d’agir par opportunisme électoral.

Il y a certaines entreprises du port de Québec qui ont recouvert leurs activités, mais pour le vrac des métaux lourds, ce n’est pas encore fait. J’ai commencé à travailler sur ça il y a trois ans. Je suis cohérent, je fais ce que j’ai dit. Ce n’est pas du tout opportuniste, j’agis dans mon comté, répond-il à ses détracteurs.

Le candidat conservateur affirme être en faveur du développement du port du e Québec, afin de le rendre plus compétitif par rapport à d’autres ports internationaux, comme celui de New York.

Sol Zanetti y voit une menace pour la qualité de l’environnement.

Les développements du port de Québec, s’il s’agit encore d’empiéter dans l’habitat de la baie de Beauport, d’un point de vue écologique, ça ne marche pas, lance le député de Jean-Lesage.

Le port de Québec n’a pas souhaité commenter, afin de ne pas s’immiscer dans la campagne électorale.

Avec les informations de Guylaine Bussière

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