S’échapper de l’île de la quarantaine à la nage

PHILIPPE CHABOT, Le Soleil, publié le 26 juillet 2021

S’évader de Grosse île à la nage contre toutes les embûches du Saint-Laurent pour espérer atteindre la berge de Berthier-sur-Mer. Voici l’exploit que tentera de terminer, le 31 juillet prochain, le nageur en eau libre Nicolas Knap.

L’idée d’entamer cette aventure a commencé à germer dans la tête du nageur originaire de France, l’an passé, lorsqu’il est allé visiter Grosse Île. 

«Quand je suis arrivé au Québec pour la première fois, je me suis toujours demandé ce qu’était l’île de la quarantaine. On me disait que c’était un endroit mystérieux. J’y suis allé visiter et en sortant de là-bas, je me suis dit que ça serait malade de s’évader de l’île pour rejoindre la terre ferme», explique Nicolas Knap.

Cette traversée de onze kilomètres, environ deux heures de nage si tout va comme prévu, ne sera pas un jeu d’enfant pour ce nageur d’expérience.

«Il faut trouver le bon timing pour nager avec la marée montante, sinon ça sera impossible d’y arriver. Le coin est un peu particulier, parce qu’il y a beaucoup de vent avec des courants puissants allant de trois jusqu’à six kilomètres à l’heure» affirme celui qui devra redoubler de vigilance.

Il va devoir également surveiller les embarcations nautiques qui naviguent les eaux du fleuve, il estime déjà croiser des croisiéristes sur sa route. 

Afin d’arriver à bon port, son bateau escorteur devra emprunter la bonne direction sinon le marathonien des eaux pourrait se retrouver dans l’eau chaude. 

«Tout va être entre ses mains, il va devoir suivre le bon chemin sur le tracé de la carte marine parce que je pourrais soit ne jamais arriver à Berthier-sur-Mer ou arriver complètement ailleurs», déclare-t-il.

Poursuivre la tradition

Nicolas Knap veut perpétuer «la tradition de la nage en eau libre». Pour y arriver, sa traversée sera officialisée par la Fédération des nageurs de marathon.

«La nage que je vais faire doit respecter un certain protocole. La traversée doit se faire seulement en maillot et casque de bain, aucune combinaison, c’est l’origine de la nage en eau libre», ajoute l’athlète qui réside à Québec.

Un message à passer

En complément à ce défi, le nageur veut amener une problématique, à ses yeux, sur la place publique. La difficulté d’accès au plan d’eau, notamment les lacs, pour les personnes qui ne résident pas les alentours.

«Je suis de Québec, on a de magnifiques lacs proches, mais j’ai de plus en plus de mal à y aller. Ses plans d’eau sont censés appartenir à tous, mais c’est presque rendu privé avec les résidences privées qui entourent complètement les lacs», estime-t-il.

Knap appelle le gouvernement à revoir la «démocratisation des lacs» pour permettre à monsieur et madame tout le monde d’accéder à l’eau facilement et de découvrir la nage en eau libre.

Sa traversée se déroulera le 31 juillet prochain. Pour ceux et celles qui souhaitent suivre cette aventure en direct, rendez-vous sur le site : https://www.nicolasknap.com/#endirect

Défis précédents

  • 1996-2002 : Médaillé international à plusieurs reprises (entre 25 et 80 kilomètres)
  • 2017 : S’évade de la fameuse prison d’Alcatraz, environ 2,5 kilomètres en 31 minutes 17 secondes
  • 2019 : Traverse le détroit de Gibraltar, 15 kilomètres, en 3 heures 17 minutes et 19 secondes. Record canadien et français
  • 2020 :  Premier nageur canadien à réussir à nager entre Saint-Joseph-de-la-Rive et L’Île-aux-Coudres, 4 kilomètres, en 45 minutes 24 secondes

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