Le Port garde espoir d’obtenir l’approbation d’Ottawa

JEAN-FRANÇOIS NÉRON, Le Soleil, 10 juin 2021

Les conclusions du rapport de l’Agence d’évaluation d’impact comme la décision du ministre de l’Environnement ne causent aucune surprise au PDG du Port de Québec. Selon Mario Girard, l’approbation du Conseil des ministres est toujours possible dans le cadre d’une analyse plus large, tenant compte des bénéfices économiques et environnementaux à l’échelle canadienne.

«Je suis zéro surpris par les conclusions du rapport, lance d’entrée de jeu M. Girard. Ça reflète ce qui avait été rendu public, dont les trois avis qui parlaient d’enjeux autour de la qualité de l’air et du milieu de vie du poisson.»

Il rappelle que d’autres projets avant Laurentia ont obtenu le feu vert après être passés sous la loupe du Conseil des ministres. «Malgré des impacts significatifs, ils ont obtenu l’aval parce que la somme des avantages battait les inconvénients.» Des avantages qui ne sont pas pris en compte dans l’analyse faite par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC). 

Outre les millions de dollars économisés en frais de transport par les entreprises de Québec et des environs et le renforcement de la chaîne d’approvisionnement, certains gains environnement à l’échelle nationale ne sont pas considérés par l’AEIC.

«Le fait d’avoir moins de bateaux parce qu’ils sont plus gros fait économiser au Canada 84 000 tonnes par an de gaz à effets de serre. Et ça ne tient même pas compte de l’électrification des équipements du port», illustre-t-il.

Il retient aussi que le rapport de l’Agence explique que ce n’est pas le projet du Port qui est préoccupant pour l’émission de particule fine, mais bien la saturation actuelle dans Limoilou. «L’Agence prend une photo. Ensuite, elle additionne la pire des situations. Cependant, elle ne considère pas que 60% des particules fines sont issues des poêles à bois et que la Ville a adopté un règlement pour les éliminer», donne-t-il encore en exemple.

Est-ce que le projet peut être bonifié une fois de plus? Oui, soutient M. Girard. «Le Conseil des ministres pourrait nous demander des conditions avant de donner son approbation», conclut-il.

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