Olivier Lemieux, Radio-Canada, publié le 2 février 2021
Le fil d’arrivée semble en vue dans l’interminable saga du projet Laurentia. Les fonctionnaires fédéraux devraient terminer l’analyse des travaux d’agrandissement envisagés par le Port de Québec d’ici l’été.
À la suite de nos discussions avec l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC), nous avons convenu d’un horizon de temps pour leur revenir avec les informations complémentaires
, confirme le porte-parole de l’Administration portuaire de Québec Frédéric Lagacé. Cet horizon se situe entre la mi-mars et la fin mars.
Il s’agit d’un développement important, puisque le Port de Québec avait demandé et obtenu avant les Fêtes que la publication du rapport final de l’Agence fédérale soit suspendue
.
Son PDG, Mario Girard, plaidait alors que le rapport provisoire de l’AEIC, très critique du projet Laurentia, était incomplet
et nettement perfectible
.
Frédéric Lagacé précise que l’Administration portuaire souhaite clarifier une fois pour toutes que la construction d’un terminal de conteneurs dans la baie de Beauport ne menace aucunement la qualité de l’air des quartiers centraux de Québec.
«Il est important pour nous de bien expliquer que Laurentia n’aura pas d’impact sur la qualité de l’air pour les résidents de Limoilou-Maizerets.» – Frédéric Lagacé, porte-parole du Port de Québec
Le Port de Québec s’engage notamment à accroître le dialogue avec la communauté
et à bonifier certains éléments avec les Premières Nations concernant l’aspect aquatique
.
Un rapport final en mai
Du côté de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, on confirme s’être entendu avec le promoteur pour la production d’informations complémentaires au dossier.
Selon la Loi canadienne d’évaluation environnementale, l’AEIC dispose de 365 jours pour terminer le processus d’évaluation du projet Laurentia. Or, ce délai a été prolongé de 90 jours (pour un total de 455 jours) par le gouvernement Trudeau l’an dernier, afin de tenir compte de l’impact de la pandémie.
L’échéancier de l’Agence est rendu au jour 399 et sera redémarré lors de la réception des informations du promoteur
, précise le conseiller en communications Jean-Ridel Basigura.
Si le Port de Québec complète son dossier d’ici le 1er avril comme prévu, le rapport final sera remis au cabinet du ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Jonathan Wilkinson, à la fin du mois de mai.
C’est lui qui aura ensuite le soin d’autoriser ou non le Port à aller de l’avant avec son projet d’agrandissement. Dans son cas, il n’y a cependant pas d’échéancier pour faire part de sa décision.
Dissension au sein d’Équipe Labeaume
L’évolution de ce dossier pourrait accentuer une dissension au sein d’Équipe Labeaume.
Même si le maire appuie encore officiellement le projet Laurentia, trois conseillers ont obtenu la permission rarissime de rompre avec la position du parti pour le désavouer publiquement.
Il s’agit de Suzanne Verreault, Geneviève Hamelin et Pierre-Luc Lachance, respectivement élus dans les secteurs de Limoilou, Maizerets et Saint-Roch.
Les résidents des quartiers centraux de Québec croient que l’agrandissement du Port viendrait ajouter de la pollution dans un secteur marqué par une forte présence industrielle.
Le représentant du district de Robert-Giffard, à Beauport, se dit pour le moment en réflexion
.
Jérémie Ernould a par contre été clair : l’Administration portuaire a le devoir de rassurer les citoyens.
Si le Port n’est pas capable de donner des réponses, je ne pourrai pas l’appuyer
, a-t-il déclaré au début du mois de décembre.
Le cabinet du maire Labeaume a refusé de commenter le dossier.