Laurentia: le Port de Québec demande un délai supplémentaire à Ottawa

ÉMILIE PELLETIER, Le Soleil, publié le 28 décembre 2020

Alors que son projet sème la controverse dans la communauté, le Port de Québec continue de multiplier les offensives pour défendre le bien-fondé de son projet. Il sollicite maintenant un délai supplémentaire avant la production du rapport final de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC).  

Le rapport final de L’AEIC doit être rendu dès la mi-janvier 2021, selon l’échéancier initial prévu. Or, ce délai ne permettrait pas à l’Administration portuaire de Québec (APQ) d’inclure à temps «toutes les informations requises» pour les soumettre à l’attention du ministre, défend dans une lettre le président et directeur général du Port de Québec, Mario Girard.  

Dans le document envoyé le 23 décembre à l’intention du directeur régional de l’AEIC, Benoît Dubreuil, et dont Le Soleil a obtenu copie, M. Girard annonce que cette demande d’extension s’inscrit dans la «foulée des efforts […] pour poursuivre les travaux du projet Laurentia» à la suite du dépôt du rapport préliminaire. Il estime que ce rapport, déposé le 16 novembre dernier, a suscité de «l’inquiétude dans la communauté». 

Mario Girard, qui défend bec et ongles les investissements de 775 millions $ qui permettraient à la capitale «de se mettre sur la mappe des terminaux les plus verts au monde», avait d’ailleurs été piqué au vif par les conclusions du rapport préliminaire de l’AEIC.  

«Améliorations au projet» 

Le projet Laurentia a déjà fait couler beaucoup d’encre et il s’est attiré plusieurs critiques de groupes environnementaux. Pendant ce temps, l’administration portuaire de Québec ne cesse de plaider en la faveur du projet de terminal de conteneurs.   

Dans son rapport provisoire, l’AEIC mentionne que le projet aura «des effets environnementaux résiduels négatifs importants directs et cumulatifs sur la qualité de l’air et la santé humaine compte tenu de l’augmentation des émissions de particules dans l’air et de contaminants issus de la combustion de combustibles fossiles autant en phase de construction que d’exploitation du terminal dans un milieu préalablement saturé en contaminants atmosphériques», peut-on lire dans la requête auprès du gouvernement fédéral. 

Une extension pourrait permettre au port de «développer une solution durable à cette problématique [en] regroupant les organisations et les acteurs concernés», plaide Mario Girard, pdg du Port de Québec.  

Les discussions seraient aussi possibles de se poursuivre avec le ministère des Pêches et des Océans pour s’assurer de la protection des espèces piscicoles touchées par l’éventuel projet Laurentia. Dans la version provisoire de son rapport, l’Agence estimait que le projet nuirait au «poisson et [à] son habitat compte tenu de la destruction et de la modification permanente d’habitats».  

«L’APQ ne peut pas, à ce stade-ci, fournir un délai spécifique pour fournir cette information supplémentaire mais visera à soumettre l’ensemble des éléments dans un délai raisonnable.» 

«Essentiellement, notre intérêt vise à poursuivre les améliorations au projet en tenant compte des recommandations du rapport provisoire», résume-t-on. 

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