Projet Laurentia: les opposants n’admettent pas les arguments du Port


STÉPHANIE MARTIN, Journal de Québec, publié le mercredi, 16 décembre 2020

Les opposants au projet Laurentia ne sont pas rassurés par les arguments du Port de Québec et font parvenir leurs craintes à l’Agence d’évaluation d’impact, qui consulte ces jours-ci.

C’est le cas du Comité de vigilance des activités portuaires (CVAP), présidé par la conseillère municipale et membre d’Équipe Labeaume Suzanne Verreault. Celle-ci s’oppose publiquement au projet, alors que le maire s’est prononcé en sa faveur.

Dans le mémoire remis mercredi à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, le CVAP est formel: «La réalisation du projet aura des conséquences néfastes et irréversibles tant sur la santé et la qualité de vie des citoyens que sur le patrimoine culturel et la biodiversité.»

La veille, le Port martelait que ses données démontrent que la qualité de l’air ne sera que peu affectée par la construction et l’exploitation du terminal. Le PDG, Mario Girard, insistait sur le fait qu’en ce qui concerne les poussières fines, qui sont les plus nocives pour la santé, les analyses indiquent que le terminal de conteneurs ne causera aucun dépassement des normes durant sa période d’exploitation.

Le Comité n’est pas convaincu. En se basant sur plusieurs avis d’experts, il juge que le scénario du Port pour atténuer les émissions pendant la construction est «optimiste», que le projet sera réalisé dans un environnement où la qualité de l’air est déjà préoccupante et qu’il subsiste encore plusieurs incertitudes dans le scénario de modélisation de la dispersion atmosphérique présenté par le promoteur.

Il estime également que le programme de suivi comporte «des lacunes» et que les mesures d’atténuation proposées «ne pourront atténuer les effets résiduels sur la santé humaine».

Le Comité craint aussi la pollution sonore, les nuisances associées au transport et la pollution visuelle.

Mme Verreault n’a pas voulu accorder d’entrevue à ce sujet.

Médecins

L’Association québécoise des médecins pour l’environnement s’inquiète aussi de la qualité de l’air et des effets sur la santé de la population locale. Selon elle, «les mesures d’atténuation proposées par le Port de Québec ne sont pas suffisantes».

«Comme médecins, nous jugeons qu’il est éthiquement inacceptable de se montrer favorables à un projet qui a un très haut potentiel d’augmenter, entre autres, cancers et décès prématurés.»

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