Ma ville et mon port, d’hier à aujourd’hui

LUC PARADIS, ex-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec

Le Soleil, publié le 21 décembre 2020

POINT DE VUE / À lire les mots échangés récemment, ici et là, sur différentes tribunes, j’ai ressenti le besoin de rétablir certains éléments clés de notre histoire qui semblent s’être perdus en cours de route.

Québec, notre belle ville, s’est développée autour de son port. Il faut remonter au XVIIe siècle pour retourner aux balbutiements de nos activités portuaires. Au fil des années, ces activités ont pris de l’ampleur, grâce au commerce de bois notamment. On disait de notre ville qu’elle était stratégiquement positionnée pour le commerce avec l’Europe.

L’héritage de nos ancêtres demeure toujours bien présent aujourd’hui. Notre Château Frontenac, l’édifice Price, la magnifique rue Sault-au-Matelot, le pont de Québec; tous des témoins de notre histoire inhérente à nos activités portuaires. Nous avons cette chance de vivre dans une ville portuaire qui cohabite entièrement avec des paysages d’une beauté à couper le souffle.

À l’époque, les ports ont été d’abord créés pour développer les échanges commerciaux entre les pays et les continents avec l’arrivée des grands voiliers. Aujourd’hui, la raison d’être des ports est toujours aussi pertinente. Il est indéniable qu’une ville portuaire est un avantage de développement économique extraordinaire. Cela est vrai partout dans le monde: pensons à Vancouver, le plus grand port au Canada avec ses 29 terminaux, dont trois affectés aux échanges de conteneurs. Pensons aussi à New York, Rotterdam, Anvers, Hambourg… Toutes des villes qui se sont développées autour et grâce à leurs activités portuaires et maritimes.

À Québec, notre port fait partie des cinq plus importantes administrations portuaires au Canada en termes de tonnages manutentionnés et d’emplois générés. Et ce, malgré que peu de grandes industries soient basées ici. La réalité, c’est que notre port, il est stratégiquement situé pour desservir les industries situées partout au Québec, en Ontario et dans les Grands Lacs. Leurs marchandises transitent par chez nous et génèrent, au passage de chaque navire, des retombées économiques pour notre région, et des emplois de qualité, dont la rémunération est d’environ 30 % supérieure à la moyenne nationale.

Le projet de terminal de conteneurs Laurentia proposé par le Port de Québec permettra d’aller encore plus loin dans la création de valeur pour notre économie locale. De nombreuses études l’ont prouvé.

Laurentia est exactement ce que notre région, notre province et notre pays ont besoin. À mon avis, c’est un projet solide sur le plan commercial, à la fine pointe des technologies, augmentant la compétitivité de nos entrepreneurs, propulsé par des partenaires crédibles et des investissements privés — parmi les plus importants de l’histoire de notre ville.

Avec Laurentia, on nous propose donc le terminal de conteneurs le plus écologique en Amérique du Nord, qui créera des milliers d’emplois et des retombées économiques majeures. Il deviendra aussi un pôle de recherche important pour nos universitaires.

Mais le syndrome du «pas dans ma cour» est fort à Québec. C’est ce qui a engendré le besoin de redonner le fleuve à nos concitoyens, comme la promenade Samuel-De Champlain. Il faut toutefois continuer de créer de la richesse, si nous désirons améliorer les infrastructures de notre si belle ville.

Notre ville dispose d’un avantage indéniable avec son port et son commerce maritime. Il est possible de développer des projets de façon harmonieuse avec son milieu et l’environnement. C’est déjà le cas. Depuis 400 ans.

Pourquoi ne pas continuer?

Tiré en partie du livre 400 ans de commerce à Québec, publié par la Chambre de commerce de Québec. Les Éditions Sylvain Harvey. 2009.

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