La fin du vrac n’est pas pour demain

Le PDG du Port de Québec lance un appel aux élus afin de poursuivre le dialogue


STÉPHANIE MARTIN, Journal de Québec, publié le jeudi, 17 décembre 2020

Le projet Laurentia ne signifie pas pour autant le retrait du vrac des quais du Port, contrairement à ce que souhaite le maire de Québec, a laissé entendre le PDG Mario Girard.

« Je ne peux pas dire qu’on veut juste avoir des conteneurs sur la rive nord », a laissé tomber le président-directeur général du Port, Mario Girard, lors d’une conférence de presse, jeudi.

« La mission du Port, c’est de servir le commerce maritime dans le respect de la communauté et de l’environnement. Alors si aujourd’hui il y a des projets de vrac, c’est qu’évidemment le Port de Québec devient le meilleur moyen pour transporter ces projets de vrac. Est-ce que dans 15, 20, 25 années, d’autres solutions pourront s’offrir pour par exemple développer la rive sud, travailler davantage dans un contexte de corridor Saint-Laurent ? Moi je suis un promoteur de ça. Mais aujourd’hui, on ne travaille pas comme ça dans les milieux portuaires », a soumis M. Girard. 

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a donné son appui au projet de terminal de conteneurs Laurentia, tout en soulignant que sa vision pour le port est le retrait du transbordement des matières en vrac sur les quais. Celles-ci ont souvent été montrées du doigt dans les épisodes de poussières qui étaient portées par les vents vers les quartiers résidentiels de Limoilou et de Maizerets. 

Labeaume maintient sa vision

Questionné plus tard dans la journée, le maire Régis Labeaume ne s’est pas formalisé de cette admission du Port. 

« Le PDG du Port ne peut pas dire ça, parce qu’il a des clients, lui. Et il vit avec ses clients qui font du transbordement en vrac », a-t-il dit. 

Il a indiqué que comme maire de Québec, sa vision demeure que ces activités soient exclues du secteur du port. 

« Ça réglerait potentiellement tous les problèmes des dernières années », soutient-il.

Interpeller les élus

Conscient des défis de l’acceptabilité sociale, après le dépôt du rapport préliminaire très critique de l’Agence d’évaluation d’impact, le PDG a résolu d’interpeller tous les élus de la ville. 

« Je lance un appel aux élus, les pour, les contre, pour poursuivre un dialogue ouvert et respectueux en se basant sur la science », a-t-il lancé. Le Port planifie des rencontres au retour des Fêtes. 

M. Girard se dit convaincu qu’une fois mis devant les faits, les élus seront rassurés. Il a répété que « Laurentia n’aura que de très faibles impacts sur les quartiers centraux de Québec », contrairement à ce que laissent entendre les conclusions du rapport de l’Agence, qui selon lui, « ont créé une situation très déformée et alarmiste ».

-Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée

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