Projet Laurentia: «Ça n’a pas la note de passage»

Jean-François Néron, Le Soleil, publié le 16 novembre 2020

Malgré les promesses de centaines de millions de dollars en retombées économiques, le projet de terminal de conteneurs du Port de Québec crée des divisions au sein même d’Équipe Labeaume. La conseillère responsable de l’environnement, Suzanne Verreault, s’y oppose.

«Il n’y a pas d’acceptabilité sociale là-dedans. Ça n’a pas la note de passage», laisse tomber la représentante du district Limoilou. Mme Verreault a donc pris la décision de se ranger derrière sa population.

«Je suis de près tout ce qui se passe dans mon quartier depuis huit ans maintenant. Je suis sur le comité de vigilance des activités du Port de Québec. Nous avons fait beaucoup pour l’environnement. Même si ce projet-là est important au niveau économique. Au niveau environnemental, je vais être derrière mes citoyens», explique celle dont la vision est partagée par la conseillère du district voisin, Geneviève Hamelin, dans Maizerets-Lairet.

La qualité de l’air, mais aussi la qualité de vie des citoyens du quartier est au coeur de ses préoccupations. «Le rapport indique qu’il y aura une surcharge pendant la construction et même pendant les opérations. On a beau dire qu’on va trouver des solutions pour détourner le transport, je n’y crois pas. Pour ce qui est du train, il n’aura pas le choix de rouler sur les rails», précise-t-elle.

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Les deux femmes ont fait part au maire de leur dissension. «Je savais qu’on aurait cette conversation-là», raconte Mme Verreault. C’est d’ailleurs le maire lui-même qui a informé les médias de ces voix discordantes dans son caucus. 

Ça ne l’empêche pas d’appuyer le projet bien qu’il n’avait pas encore pris connaissance du rapport préliminaire déposé lundi. «Ce qui m’importe c’est de ne plus avoir de transbordement de vrac. Je me rappelle encore les épisodes de poussière», évoque-t-il. 

M. Labeaume croit toujours que l’environnement sortirait gagnant de voir naviguer de «très gros porte-conteneurs». D’autre part, il pense toujours possible d’obliger les transporteurs à utiliser les grands axes routiers, Dufferin-Montmorency et La Capitale, plutôt que d’emprunter les voies de circulation au centre-ville, comme le boulevard Henri-Bourassa. C’est là une des pires craintes des citoyens.

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