Port de Québec: «tanné», Labeaume juge la réponse de Duclos «insuffisante»

Se disant «tanné», le maire de Québec a encore pressé Ottawa de s’engager plus clairement en faveur du projet de terminal de conteneurs du Port de Québec et d’arrêter de servir «la même chanson» du processus environnemental en cours.

«Si tout est correct au point de vue environnemental, l’argent est où? Pourquoi Montréal en a et Québec en a pas? Est-ce qu’on va perdre nos deux investisseurs privés qui mettent un demi-milliard dans le projet?» s’est inquiété Régis Labeaume, mardi en fin de matinée, en marge d’un point de presse

Quelques minutes plus tôt, le ministre libéral fédéral Jean-Yves Duclos avait insisté sur le fait que «tout le monde devrait comprendre qu’en 2020 ces projets vont de l’avant à la condition que les évaluations et les autorisations environnementales se fassent correctement. On a encore du travail à faire».

Le maire se dit «tanné»

Cet argument a été rejeté du revers de la main par le maire. «Ça fait cinq ans que j’entends ça de Jean-Yves [Duclos] . Ça fait cinq ans qu’il nous parle de l’évaluation environnementale et on ne sait rien d’autre, a-t-il déploré. Je ne veux plus entendre cette réponse-là. Je suis tanné de l’entendre.»

S’adressant directement à M. Duclos qu’il va d’ailleurs rencontrer ce vendredi, M. Labeaume a ajouté «qu’à un moment donné, il faut sortir de cette réponse-là. Ce n’est pas suffisant. Cessez de me parler juste de ça. Au-delà de ça, vous faites quoi? Jean-Yves est président du Conseil du Trésor du gouvernement du Canada. C’est un poste extrêmement important où il peut faire énormément de choses.»

Lundi, le maire de Québec s’en est pris à l’Administration portuaire de Montréal qu’il accuse carrément de vouloir «tuer le projet de Québec». Contacté mardi par Le Journal, le Port de Montréal n’a pas souhaité réagir à la sortie de M. Labeaume.

De son côté, le député conservateur Gérard Deltell a affirmé qu’il est important que le projet du Port de Québec aille de l’avant. «Ce qu’on demandé à M. Duclos et à tous ses collègues, c’est: “Oui, allez de l’avant et donnez des assurances par rapport à ce projet-là.” C’est important pour le développement économique de Québec», a-t-il réitéré.

«Plus de leadership»

Mardi après-midi, Jean-François Gosselin, chef de Québec 21, a semblé sur la même longueur d’onde que le maire lorsqu’il a réclamé que le ministre Duclos fasse preuve de «plus de leadership».

«On doit faire les choses dans les règles de l’art pour respecter les générations futures, a-t-il convenu. Cela étant dit, ça fait cinq ans que ça [le processus environnemental] dure. Il faut que ça aboutisse, qu’une décision soit prise et que le gouvernement fédéral décide ou non d’appuyer le projet. Cinq ans, c’est long.»

Selon M. Gosselin, «lorsqu’on a un ministre fédéral avec un poste aussi important que M. Duclos, il faut avoir quelqu’un avec du leadership et qui est au devant des dossiers. Aujourd’hui, ce n’est certainement pas ça qu’on voit».

– Avec la collaboration de Stéphanie Martin et de Diane Tremblay

Les commentaires sont fermés.