Les plages de la région de Québec «gagnent des coeurs» cet été

Émilie Pelletier, Le Soleil, publié le 9 août 2020

L’été 2020 restera gravé dans les mémoires pour longtemps. Un été pandémique, ça n’arrive (heureusement) pas tous les ans. Pour les exploitants de plages de la région, ce ne sera peut-être pas l’été le plus mémorable, mais ils estiment «avoir gagné des cœurs».

Les plages du Maine n’ont pas pu accueillir leur fidèle clientèle québécoise cet été. Face à des records de chaleur et à des frontières toujours fermées, pas question pour les adeptes de la baignade et du bronzage de ne pas profiter de l’été.

Résultat? Ils ont été au rendez-vous sur les plages de la région, surtout les familles et les jeunes, souligne Marc Lachance, propriétaire de la plage du Lac Saint-Joseph. «Il a fait extraordinairement beau et on en a bénéficié», se réjouit-il.

La Baie de Beauport aussi en a profité. Le nombre de plaisanciers venus profiter des installations a même fracassé des records. Samedi, pas moins de 3000 personnes sont entrées en alternance sur le site au courant de la journée.

Avec la COVID-19 dans l’air, 1400 visiteurs pouvaient se divertir à la Baie de Beauport en même temps. Un seuil qui a été atteint à quelques reprises pendant l’été grâce à la belle météo, note Martin Genois, directeur général. «Notre achalandage est soutenu, il n’y a presque pas de différence entre la semaine et la fin de semaine. J’ai vraiment l’impression qu’on a gagné des cœurs», constate-t-il.

«La Baie est devenue un lieu pour se voir. Est-ce parce que les jeunes ne pouvaient plus se voir ailleurs qu’ils sont venus profiter de la plage? C’est sûrement une partie de la réponse», ajoute M. Genois, qui espère voir cette tendance perdurer.

Capacité réduite 

Si les plages ont gagné des adeptes, il fallait quand même s’assurer que les clients n’étaient pas trop nombreux. À certains endroits, ce n’est pas l’achalandage qui aura fait défaut cet été, mais plutôt la capacité d’accueil limitée des visiteurs. «On a été obligé de limiter l’accès, pour pratiquer la distanciation sociale», fait remarquer Marc Lachance, à la tête de la plage du Lac Saint-Joseph depuis 22 ans.

Difficile d’être rentable quand on ne fonctionne qu’environ à la moitié de sa capacité réelle, avoue-t-il. Mais au-delà de l’aspect financier, ne pas pouvoir répondre à toute la demande pour respecter les mesures sanitaires est encore plus «crève-cœur». Victime de sa popularité, M. Lachance a dû prendre la décision de fermer la plage aux baigneurs en milieu de journée, par «mesure préventive» à sept reprises cet été.

«Refuser une soixantaine d’automobiles [environ 200 personnes], ça fait mal au portefeuille, c’est certain, mais c’est surtout plate pour les familles d’être retournées de bord à l’entrée.»

Pour éviter pareille situation, Marie-Hélène Ménard, à l’Éco-Parc des Etchemins, recommandait à sa clientèle de réserver en ligne avant de se présenter sur place. Le parc aquatique du Lac-Etchemin n’était en mesure d’accueillir que 600 à 700 personnes par jour, 40 % de ce qu’il enregistre en temps normal.

«Notre accès est restreint, on voulait la sécurité avant tout et les gens sont compréhensifs, précise la directrice générale. C’est un gros sacrifice monétaire, cet été ne passera pas à l’histoire, mais on a quand même réussi à tirer notre épingle du jeu», conclut-elle.

Les commentaires sont fermés.