Le Port de Montréal «veut tuer» le projet de Québec, selon Labeaume – Le maire de Québec s’en prend également à Ottawa

Régis Labeaume accuse le Port de Montréal de vouloir saboter le projet de terminal de conteneurs de Québec et reproche au gouvernement fédéral de négliger le dossier dans son plan de relance économique.

Le maire de Québec a tenu ces propos, lundi, lors d’une conférence de presse commune avec l’Administration portuaire de Québec, l’Université Laval et la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.

Ces partenaires tenaient à déterminer les projets prioritaires pour la relance de la région, soit le terminal Laurentia, le réseau structurant de transport en commun et la zone d’innovation portuaire de Québec.

« Ça nous inquiète énormément », a lancé le maire. Le Port de Montréal, avec son propre projet de terminal à Contrecœur, « travaille contre le projet de Québec », dit-il.

« Montréal combat le projet du Port de Québec. C’est pas correct, c’est de l’esprit de clocher. »

Il pointe notamment Sylvie Vachon, la présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal.

« Personnellement, elle veut tuer le projet de Québec », a-t-il ajouté en soirée, lors du conseil municipal.

Le maire de Québec estime que les projets Laurentia et Contrecœur ne devraient pas être mis en opposition et que tout le monde sera perdant si le terminal de Québec ne voit pas le jour.

« C’est le pays qui perd », car, selon lui, les ports du nord-est américain engrangent pendant ce temps les contrats et du volume de navires.

Lundi, le Port de Montréal n’a pas rappelé Le Journal.

Pique au fédéral

De son côté, le gouvernement fédéral se cache, selon le maire, derrière le processus d’évaluation environnementale pour négliger de considérer le projet du Port de Québec dans son plan de relance.

Le Port demande 180 millions $ d’investissements des paliers fédéral et provincial. M. Labeaume invite donc les élus fédéraux de Québec à se mouiller en faveur du projet.

Selon lui, le projet Laurentia et le réseau structurant, qui totalisent 4 G$, sont essentiels à la relance dans un contexte difficile pour l’économie.

Déficit moindre

D’autre part, la Ville de Québec s’attend finalement à un déficit de 143 millions $ pour 2020 et 2021. Ce chiffre est moindre que les 215 millions $ anticipés, en mai dernier, en pleine crise sanitaire.

« On a serré les vis, et ça a donné les résultats qu’on espérait », s’est félicité le maire en évoquant une « gestion conservatrice » des finances publiques.

Assurant que le déficit projeté sera résorbé d’ici le dépôt du budget 2021, l’administration Labeaume réclame toutefois « un signal clair » du gouvernement Legault.

On sait par exemple que 400 millions $ seront distribués aux sociétés de transport à travers le Québec et que la Ville de Québec entend bien réclamer sa juste part pour éponger le manque à gagner du Réseau de transport de la Capitale, a insisté le maire.

En soirée, lors du conseil municipal, les trois élus de Québec 21, le conseiller de Démocratie Québec, Jean Rousseau, et l’indépendant Raymond Dion ont exprimé leur insatisfaction face au peu de détails fournis par l’administration municipale.

Ils ont exigé la tenue d’un comité plénier portant sur les finances de la Ville en contexte de pandémie. Leur proposition a été rejetée à la suite d’un vote.

DES OPINIONS OPPOSÉES

« On ne voit pas comment, dans toute cette opération-là, le Port de Québec et Laurentia seront favorisés. Bien au contraire, je pense que Laurentia va en manger une maudite. »

– Régis Labeaume, maire de Québec.

« Autre signe que l’année 2020 est très bizarre, le maire a reparti les guerres Montréal-Québec. »

– Jean-François Gosselin, chef de Québec 21.

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