Un nouvel incident lié à la poussière d’oxyde de fer est survenu le mois dernier aux installations d’Arrimage Québec. Si l’entreprise parle d’un événement mineur et isolé, l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec y voit une preuve supplémentaire des risques que posent les activités portuaires sur l’environnement et la santé publique.
Le déversement s’est produit dans la nuit du 18 au 19 décembre, lors du chargement de boulettes de fer à bord du navire Rixta Oldendorff, amarré au quai 52.
Un nuage de poussière d’oxyde de fer a été émis durant l’opération et des particules du composé chimique se sont retrouvées sur le quai, ainsi que sur la glace, près du navire.
Les équipes d’Arrimage Québec ont constaté la présence d’oxyde de fer aux abords du Rixta Oldendorff le 19 décembre au matin.
Nos opérations ont aussitôt été arrêtées, le temps de faire enquête sur les causes ayant pu mener à ce cas isolé, et notre équipe d’experts en environnement a été dépêchée sur place afin d’en déterminer les causes
, indique Claudine Couture-Trudel, une porte-parole de QSL, la maison-mère d’Arrimage Québec.
La vice-présidente à la Stratégie et aux affaires publiques affirme qu’il s’agit d’un incident mineur circonscrit, sans aucun impact environnemental
.
Notons que le produit n’était pas toxique et ne posait aucune menace pour la santé et la sécurité humaines ni pour celle de la faune et de la flore.
Bris de convoyeur
Avisé de la situation, Urgence-Environnement a dépêché une intervenante aux installations d’Arrimage Québec.
Les informations qu’elle a obtenues lui ont permis d’apprendre qu’un bris de convoyeur était à l’origine de la dispersion des particules d’oxyde de fer. Les activités de chargement n’ont pu reprendre qu’une fois les réparations effectuées.
Urgence-Environnement s’est assuré que les mesures nécessaires à la sécurité de la population et à la protection de l’environnement ont été mises en place
, mentionne Frédéric Fournier, conseiller en communication au Ministère.
Il ajoute que la population n’a pas été exposée à la poussière et qu’aucune plainte n’a été signalée à Urgence-Environnement.
Le ministère de l’Environnement poursuit son évaluation du dossier, en conformité avec la Directive sur le traitement des manquements à la législation environnementale, et n’écarte aucun recours.
Logique de constance
Ce récent cas de déversement de poussière d’oxyde de fer préoccupe la porte-parole de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, Véronique Lalande.
Elle conteste les prétentions de QSL selon lesquelles il s’agit d’un événement isolé. La militante rappelle que plusieurs incidents du genre sont survenus au cours des dernières années.
Quand on a une suite d’incidents ponctuels, on peut commencer à parler d’une constance, et dans le cas des activités d’Arrimage au Port de Québec, il est très clair que pour nous, c’est une logique de constance
, affirme-t-elle en entrevue à Radio-Canada.
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Selon Véronique Lalande, l’incident du mois de décembre démontre l’incapacité de QSL à adopter des mesures permettant d’empêcher la dispersion de particules à l’extérieur de ses installations.
Ce qui nous préoccupe aussi, c’est de se rendre compte qu’on est en 2020, qu’on va terminer notre deuxième recours collectif et que l’entreprise n’a toujours pas mis en place des mesures permettant de limiter ce type d’incidents.
Mme Lalande réitère que les activités de transbordement, d’entreposage et de manutention de métaux à ciel ouvert, à proximité de zones densément peuplées exposées aux vents dominants, représentent un risque pour la population et l’environnement.
Elle invite QSL à s’inspirer d’entreprises oeuvrant au Port de Québec dont l’ensemble des infrastructures est sous couvert.