Port de Québec : le nouveau terminal de conteneurs « sera vert »  

Félix Morissette-Beaulieu, Radio-Canada, publié le 15 novembre 2019

Le port de Québec a dévoilé des détails de son projet Laurentia, vendredi.

Le projet de terminal de conteneurs Laurentia, qui doit voir le jour à Beauport, fera du port de Québec l’une des infrastructures portuaires les plus vertes au pays, selon l’ingénieur responsable du projet.

Hugues Paris a fait une mise à jour du projet, évalué à 775 millions de dollars, devant les journalistes vendredi.

En Amérique du Nord, c’est clair, ça va être le plus évolué, estime M. Paris, qui ajoute que le terminal permettra une diminution de 40 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux terminaux traditionnels.

Ça va être le terminal le plus vert, on en est assurés

Hugues Paris, ingénieur et responsable du projet Laurentia

L’ingénieur mentionne que le projet déposé il y a quelques jours au bureau de l’Agence d’évaluations des impacts du Canada vise la construction d’un terminal de conteneurs électrifié et presque entièrement automatisé.

Le projet Laurentia pourrait, à terme, fonctionner grâce à l’acquisition de 10 ponts roulants sur rail, de 3 grues sur rail en porte-à-faux et de 4 grues-portiques entièrement électriques.

D’autre matériel indispensable au fonctionnement de la chaîne logistique sera quant à lui hybride, comme des camions tracteurs et des véhicules de transports horizontaux automatisés.

C’est important d’avoir quelque chose d’environnemental, estime M. Paris. C’est un avantage au niveau du bruit, pas seulement pour les émissions de gaz à effet de serre.

500 000 kilomètres économisés

L’automatisation du terminal permettra, selon l’ingénieur, de diminuer de 500 000 kilomètres les distances parcourues par la machinerie. C’est 10 fois le tour de la Terre. C’est de l’énergie qui n’est pas utilisée, du son qui n’est pas émis, illustre M. Paris.

La collaboration avec l’entreprise Hutchinson, qui s’est récemment jointe au projet, permet l’utilisation d’une telle technologie.

Les principaux appareils du terminal seront électriques ou hybrides, selon l’administration portuaire.

En mai 2018, Nature Québec a formulé des craintes de voir le transport par camion et par train augmenter dans la région.

Son directeur général, Christian Simard rappelait aussi que l’habitat naturel du bar rayé est menacé par le projet.

Stratégie de marketing?

Le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, accueille froidement la mise à jour du projet Laurentia.

Là-dedans, il n’y a rien qui répond aux demandes des citoyens de Québec. Il n’y a rien pour la mise sous couvert du transbordement de produits en vrac. Il n’y a rien pour les rénovations des infrastructures actuelles du port de Québec, qui en ont grandement besoin, répond le député.

Il va falloir faire la différence entre le marketing et la transparence. Là, il y a du marketing de mis en place. Lorsqu’ils disent que ça va être le port le plus vert en Amérique du Nord, c’est peut-être vrai pour la partie du terminal de conteneurs, mais pas pour le port dans son entier, conclut Sol Zannetti.

Véronique Lalande, qui dirige le collectif citoyen Vigilance port de Québec, croit que le projet n’est toujours pas viable.

La population ne veut pas ce projet-là. Au niveau environnemental, ça ne passe toujours pas, mais on continue de multiplier les activités marketing comme si c’était fait, estime-t-elle, ajoutant que le projet n’a toujours pas eu l’approbation d’Ottawa sur les impacts environnementaux.

Depuis les années 80, c’est la vingtième version d’un projet d’agrandissement. Ça ne passe toujours pas. Peut-être qu’il serait temps qu’on s’assoie et qu’on redéfinisse ce qu’on veut dans notre ville, croit Mme Lalande.

La construction du terminal devrait débuter en 2021 et il devrait être en service en 2024.

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