Un nouveau partenaire en 2019 pour le terminal de conteneurs

JEAN-FRANÇOIS NÉRON, Le Soleil, publié le 10 janvier 2019

2019 s’annonce comme une année charnière pour le futur terminal de conteneurs en eau profonde du Port de Québec. Son pdg, Mario Girard, pense pouvoir identifier bientôt un important partenaire pour réaliser ce projet de plus de 400 millions $ d’investissements.

«J’ai très hâte dans les prochaines semaines d’annoncer de bonnes nouvelles.» Tout sourire, M. Girard peine à cacher son enthousiasme. Mais il reste discret sur la nature du partenariat qui prend forme. On devrait annoncer quelque chose de véritablement important du côté commercial, un partenariat», ajoute-t-il.

Ça n’a rien de banal quand on sait que la majeure partie des investissements de plus de 400 millions $ proviennent du privé. L’an passé, le PDG avait effectué une tournée mondiale pour présenter «le projet et valider l’intérêt des grands joueurs internationaux».

Une annonce de partenariat viendrait aussi solidifier les bases du projet qui est en concurrence avec deux ports de Nouvelle-Écosse et celui de Montréal qui souhaite agrandir ses installations à Contrecœur.

«Il n’y a pas assez de marchés pour faire tous les projets au complet. Le privé est au courant de tous les projets. Du moment qu’un gros joueur international privé va annoncer son intention d’investir plusieurs millions de dollars [à un endroit], ça va brasser les cartes», soutient M. Girard, qui dit croire à l’avantage concurrentiel de Québec.

Projet «fantaisiste»

Mais tous ne sont pas de cet avis. Brian Slack, expert maritime retraité, en fait partie. L’ancien professeur a déjà confié au Soleil que le projet était «fantaisiste», jugeant le marché trop petit et les liaisons ferroviaires mauvaises, ce qui entraînerait une hausse appréciable du transport par camions avec des impacts négatifs sur l’environnement et le réseau routier.

Aux enjeux économiques s’ajoutent les enjeux écologiques. L’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE) poursuit le processus d’analyse du projet de terminal de conteneurs. «On nous pose beaucoup de questions. C’est un processus qui demande un peu plus de temps. Il faut refaire des études. C’est un processus rigoureux», se félicite M. Girard.

Lorsque l’administration portuaire avait fait connaître ses intentions, Nature Québec considérait que le Port de Québec faisait preuve d’«improvisation» en destinant dorénavant un terminal de conteneurs à l’agrandissement projeté à la baie de Beauport. L’organisme avait demandé à l’ACEE de reprendre les consultations publiques pour tenir compte du changement. Le plan «A» était de consacrer l’agrandissement pour un tiers de vrac liquide, un autre tiers solide et un tiers de conteneurs.

Malgré les embûches qui se pointent, M. Girard est confiant de réaliser le développement de Beauport 2020. Il espère d’ailleurs le début des travaux au départ de la prochaine décennie pour pouvoir accueillir les premiers conteneurs trois ans plus tard.

DES NAVIRES DE CROISIÈRE EN JUILLET ET EN AOÛT

Le Port de Québec accueillera pour une première fois des navires de croisière en juillet et août avec la véritable intention de développer un circuit estival dans la capitale.

On savait déjà que 2018 a été une année record au chapitre des croisières. Le Port a reçu 230 940 visiteurs, en hausse de 15 % sur 2017. D’ici 2025, il veut doubler ce nombre pour atteindre 500 000 croisiéristes.

Mais les installations actuelles ne permettent pas d’accueillir plus de navires simultanément l’automne. Pour atteindre l’objectif, il faut développer les mois d’été. «L’enjeu est de développer davantage notre saison estivale. Il y a deux bateaux prévus en juillet et août. Ils viennent véritablement faire un test pour développer un itinéraire régulier», explique le PDG du Port de Québec, Mario Girard.

Second terminal

En cours d’année, le Port commencera la construction d’un second terminal de croisières près des silos de la Bunge au coût de 30 millions $.

La popularité de Québec ne se dément pas au chapitre des croisières. L’an passé, le port a été nommé meilleure destination croisières en Amérique du Nord et troisième au monde. Le nouvel équipement devrait être fonctionnel à l’automne 2020.

L’année qui s’est achevée compte aussi parmi les cinq meilleurs du Port. Il a enregistré un total préliminaire de 27,6 millions de tonnes de marchandise manutentionnée. Parmi les tonnages en forte hausse, il y a eu une croissance significative liée au secteur de l’agroalimentaire avec quelque 4 millions de tonnes de produits céréaliers transbordés.

Investissements

En 2019, le Port envisage des investissements records de 169 millions $ sur son territoire. La valeur des chantiers initiés par l’administration portuaire s’élève à 70 millions $. À cela, il faut ajouter ceux d’utilisateurs. Le principal investissement est celui de La Coop fédérée. Elle investira quelque 90 millions $ pour la construction dans le secteur du Foulon d’un premier terminal d’intérêt québécois d’exportation de grains.

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