Il y a eu 8 jours d’avertissement de smog à Québec entre le 1er novembre et le 19 décembre 2018. Photo: Radio-Canada
La qualité de l’air dans les secteurs de Limoilou, Vanier et la Basse-Ville s’est améliorée dans les 10 dernières années. Le nombre de particules fines en suspension demeure toutefois préoccupant, selon la Direction de la santé publique (DSP) de la Capitale-Nationale.
La DSP a dévoilé le bilan préliminaire d’une vaste étude débutée en 2017 concernant la qualité de l’air dans les quartiers centraux. La pollution provient de trois secteurs : les activités industrielles, le transport et les appareils de chauffage.
Selon les auteurs de l’étude, en général, les industries respectent les normes environnementales. Les concentrations de produits chimiques dans l’air sont, dans la plupart des cas, inférieures aux normes.
« Les éléments chimiques, c’est une bonne nouvelle. On aurait pu penser que les résultats dans Limoilou étaient pires qu’ailleurs, mais non. Les résultats sont très bons », affirme le maire de Québec, Régis Labeaume, qui était du dévoilement du bilan aux côtés de la DSP.
Plus de particules fines qu’à Montréal
Le nombre de particules fines en suspension mesurées dans Limoilou est toutefois plus élevé que dans d’autres villes du Québec comme Montréal, Laval, Sherbrooke, Saguenay et Trois-Rivières.
Ces particules font partie des facteurs qui contribuent au fait que l’asthme et les maladies cardiaques sont plus présents dans les quartiers centraux.
L’espérance de vie est aussi huit ans moins longue en Basse-Ville qu’en Haute-Ville, évoque par ailleurs la Direction de la santé publique qui souligne que la qualité de l’air est un des facteurs ayant un impact sur l’espérance de vie.
50 000 poêles à bois
Régis Labeaume estime que le chauffage au bois avec des appareils moins performants est un des principaux responsables de la pollution de l’air dans Vanier, Limoilou et la Basse-Ville de Québec.
« On pense qu’à Québec, il y a 50 000 poêles à bois. Il y en aurait à peu près 40 000 qui ne respecteraient plus les normes. On n’est pas en train de dire à la population : « on va tous vous obliger à changer vos poêles à bois. » On veut trouver une solution », explique-t-il.
Théorie rejetée
Une explication jugée ridicule par l’instigatrice du recours collectif contre Arrimage Québec dans le dossier de la poussière rouge.
« Cette étude-là, on n’y croit pas depuis le début. En refusant de déterminer la provenance des contaminants dans l’air du Vieux-Limoilou et de la Basse-Ville, on s’assure de ne montrer personne du doigt. Les gens sont assez intelligents pour comprendre que les poêles à bois ne sont pas le problème dans Limoilou », affirme Véronique Lalande.
Le maire refuse par ailleurs de jeter le blâme sur le port de Québec concernant la pollution de l’air. Il dit également ne pas s’inquiéter du projet d’agrandissement des installations portuaires.
« Le port de Québec est une cible facile. Il faut être correct. L’agrandissement du port, nous l’appuyons dans la mesure où dans les prochaines années, il va diminuer les risques pour la santé dans Limoilou. Vous verrez dans quelques semaines », s’est contenté de dire Régis Labeaume.
Une étude plus poussée
La DSP va effectuer une analyse plus détaillée dans la prochaine année. Santé Canada va notamment fournir 50 appareils pour mesurer la qualité de l’air à échelle des rues dans le quartier Limoilou. Des études similaires ont déjà été faites à Toronto, Vancouver et Montréal.
Il s’agit d’une première canadienne pour une ville de la taille de Québec.
Des solutions
Avant de publier les données finales en 2020, la DSP suggère tout de même des pistes de solution, soit favoriser le transport en commun et actif, réduire les émissions polluantes des industries, verdir les quartiers centraux et continuer d’améliorer la performance de l’incinérateur.