Nouvelle zone d’innovation à Québec près du fleuve

CÉLINE FABRIÈS, Le Soleil, publié le 4 février 2019

En manque de terrains, la Ville de Québec souhaite déménager des entreprises industrielles situées sur le Littoral Est (Beauport-Maizerets-d’Estimauville) pour développer une nouvelle zone d’innovation avec des entreprises technologiques.

Avec une superficie de 3,9 km carrés, dont 750 000 mètres carrés de terrains développables et 275 000 mètres carrés de planches aménageables immédiatement, cette nouvelle zone d’innovation, créée en partenariat avec l’Université Laval et Force Québec 4.0, laissera toute la place aux sciences de la vie, aux technologies propres ainsi qu’aux activités logistiques (portuaires).

«On veut que les gens de Limoilou ne vivent plus avec de l’industriel autour d’eux, mais avec des entreprises technologiques», a expliqué le maire de Québec, Régis Labeaume, lundi matin, en conférence de presse.

Il s’agit pour la Ville de Québec d’un immense projet qui va changer le paysage de la basse ville. «C’est un projet avec un impact immense. Tu changes carrément la basse ville avec ce projet-là. C’est un projet immense pour une ville. On n’a pas vu ça depuis très longtemps», a-t-il signifié.

Expropriations

Dans ce secteur, on retrouve un réseau routier, ferroviaire, maritime et cyclable. Le futur réseau structurant va s’y rendre. Il y a également l’Arboretum. «C’est un paysage unique, mais dévitalisé. […] On veut développer aussi un corridor vert qui suivra la piste cyclable existante et jusqu’au pont de l’île d’Orléans», a-t-il confié.

Avec une superficie de 3,9 km carrés (équivalent de 500 terrains de football), cette nouvelle zone d’innovation laissera toute la place aux sciences de la vie, aux technologies propres ainsi qu’aux activités logistiques (portuaires).

 

Pour ce projet, la Ville de Québec n’hésitera pas à exproprier des entreprises, qui occupent actuellement les terrains. L’usine Papiers White Birch, AIM et Glassine pourraient donc recevoir dans un futur proche, une invitation à aller s’installer ailleurs.

«Je ne sais pas combien de temps White Birch va durer, mais il y aurait moyen de réaménager le terrain, pour faire en sorte qu’on puisse acquérir ce terrain-là. Il y a trois bassins de décantation, mais ils ne les utilisent pas tous les trois. Ça peut se déménager», a mentionné le maire de Québec.

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Le dépôt à neige du secteur D’Estimauville et le garage municipal seraient aussi appelés à disparaître. L’incinérateur par contre devrait rester. «L’incinérateur produit de la vapeur qu’on peut utiliser comme source énergétique et avec l’arrivée de l’usine de biométhanisation, la baisse de volume d’incinération sera importante», a-t-il estimé.

Un projet sur 10 ans

Le processus pourrait prendre du temps. Les entreprises n’ont pas été informées du projet de M. Labeaume. La Ville devra donc négocier. Le maire Labeaume entend également demander au gouvernement du Québec de voter une loi spéciale pour faciliter les expropriations.

«C’est pour s’assurer qu’on puisse exproprier à la valeur réelle, parce qu’on ne veut pas passer des années à négocier», a-t-il justifié.

Le projet du maire n’a pas encore le soutien du gouvernement, mais il l’a présenté au premier ministre, François Legault. M. Labeaume s’inspire d’ailleurs d’une publication de M. Legault en 2014, Cap sur un Québec gagnant, le projet Saint-Laurent.

Plus de 280 entreprises et laboratoires pourraient s’y installer avec plus de 15 000 emplois. Le projet apporterait également un milliard de dollars par année en salaires.

Selon le maire de Québec, aucun citoyen ne sera exproprié. «L’objectif, c’est impact zéro pour tous les gens de Limoilou, du bas Giffard aussi. En expropriant des industries, on veut faire en sorte que l’environnement devienne sain.»

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