Une histoire qui ne peut pas se passer des faits

Section POINT DE VUE

Le Soleil
 
En réaction à la chronique «Six ans et des poussières» de la journaliste Mylène Moisan parue le 20 octobre.

 

 

Cela fait maintenant six ans que l’incident de la poussière rouge d’octobre 2012, un cas isolé, est survenu. Ces jours-ci, pas une journée ne passe sans que l’on me fasse un commentaire amalgamant ce regrettable incident à un problème récurrent émanant du Port de Québec.

Alors que le procès de la poussière rouge est en cours, nous nous devons de sortir de la réserve que l’APQ s’est imposée depuis 2013 pour réagir à l’article de Mylène Moisan publié dans Le Soleil le 20 octobre dernier et intitulé «Six ans et des poussières».

Depuis plus de cinq ans, l’Administration portuaire de Québec doit se défendre contre deux recours collectifs. Par respect envers le processus judiciaire, nous avons limité au maximum nos commentaires au fil des ans afin de laisser le Tribunal juger des faits.

Hélas, les adversaires des activités portuaires n’ont pas fait preuve de la même retenue, en colportant à répétition dans les médias des faussetés et des exagérations que nous ne pouvons plus tolérer. Je constate que la réserve volontaire de l’APQ a permis aux détracteurs du Port de relancer la thèse des problèmes de qualité de l’air de Limoilou reliés aux activités du Port de Québec.

Rédigée dans le sillage de l’ouverture du procès, cette chronique laisse encore une fois de côté des faits pourtant centraux à la compréhension de l’histoire. Il s’agit à notre avis d’un manque de rigueur journalistique inacceptable, qui risque de désinformer certains citoyens. Nous tenons à rectifier les faits et à réaffirmer notre engagement auprès de la communauté quant à notre volonté de développer un port durable et respectueux de la communauté.

Le texte laisse sous-entendre que l’Administration portuaire de Québec aurait nié pendant plusieurs années que l’épisode de poussière rouge émanait des activités de transbordement. Rien n’est plus faux : dès les premiers jours qui ont suivi ce malheureux épisode, l’Administration portuaire de Québec a publié sur son site Internet un communiqué de presse qui reconnaissait que l’incident avait été causé par les activités de transbordement d’Arrimage du Saint-Laurent.

Très rapidement par la suite, nous avons été rassurés d’apprendre que les citoyens qui en faisaient la demande avaient reçu un dédommagement de la part d’Arrimage du Saint-Laurent. Nous avons alors encouragé la direction d’Arrimage du Saint-Laurent à poursuivre dans cette voie afin d’indemniser les citoyens incommodés par l’incident.

Le texte de Mme Moisan laisse également sous-entendre que six ans après cet épisode, rien n’a été fait pour éviter qu’un incident de la sorte ne se reproduise.

Encore une fois, il faut rétablir les faits. Aux premières heures suivant l’épisode du 26 octobre 2012, outre l’indemnisation des citoyens incommodés, notre principale préoccupation a été de s’assurer que cette situation ne puisse se répéter.

Au cœur des différentes demandes formulées par l’Administration portuaire de Québec, nous avons demandé formellement à Arrimage du Saint-Laurent de nous proposer un programme à mettre en place afin que ce type d’incident ne se reproduise plus. Un programme exhaustif de mesures a été déposé auprès de l’Administration portuaire de Québec et les mesures suggérées ont été mises en place au cours de l’année 2013, au terme d’investissements de plus d’une vingtaine de millions de dollars.

Rappelons aussi l’installation d’une station de qualité de l’air dans Limoilou par l’Administration portuaire de Québec, dont les données quotidiennes sont accessibles et diffusées tous les jours sur le site web du Port de Québec. L’Administration portuaire de Québec participe par ailleurs aux travaux du Comité de vigilances des activités portuaires, mis sur pied par la Ville de Québec.

Nous avons de plus mis sur pied un comité de cohabitation port-communauté qui regroupe plus d’une vingtaine de représentants émanant de tous les milieux.

Nous sommes loin de l’immobilisme, du désengagement ou du laisser-faire.

Il est important de rappeler que l’incident de la poussière rouge est lié à un épisode ponctuel qui s’est produit en octobre 2012, n’en déplaise à ceux qui propagent l’idée qu’il s’agit d’un problème qui perdure dans le temps. Il est faux de prétendre que la qualité de l’air à Limoilou n’est influencée que par les opérations portuaires, tout comme il est irresponsable d’entretenir l’idée que les opérations d’Arrimage du Saint-Laurent font craindre pour la santé de la population.

Il est aussi utile de mentionner que l’Administration portuaire de Québec possède un ambitieux plan d’action de développement durable dont la pierre d’assise est la mobilisation de tous les acteurs portuaires et de la communauté.

Bien qu’il soit malheureux que certains persistent à dépeindre négativement l’Administration portuaire de Québec, cela n’altérera en rien notre volonté de construire un port moderne, engagé et durable, et ce, pour le plus grand bénéfice de la communauté.

Réplique

Si vous êtes à ce point convaincu que la poussière rouge est un événement unique et isolé, pourquoi alors avoir mis en place des mesures pour limiter la dispersion des produits transbordés à découvert? Laissons au tribunal qui entendra le deuxième recours collectif, sur une situation beaucoup plus préoccupante que l’épisode de poussière rouge, déterminer le degré de responsabilité du Port et d’Arrimage dans la pollution de l’air de Limoilou et des environs. (Mylène Moisan)

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