Québec hérite de quatre ports fédéraux

Alexandre Shields, Le Devoir, publié le 9 août 2018

Le gouvernement du Québec deviendra propriétaire du port de Cacouna, qui avait été au coeur de la saga pétrolière du projet de pipeline Énergie Est.
Photo: Alexandre Shields Le Devoir Le gouvernement du Québec deviendra propriétaire du port de Cacouna, qui avait été au coeur de la saga pétrolière du projet de pipeline Énergie Est.

 

Le gouvernement du Québec s’est entendu avec le fédéral pour prendre à sa charge la gestion de quatre ports situés sur le Saint-Laurent, mais en contrepartie d’une enveloppe de 163 millions de dollars. Ottawa cherche à se départir de 25 infrastructures portuaires situées au Québec.

D’ici mars 2020, les ports de Matane, Gaspé et Rimouski seront cédés au gouvernement du Québec. La province deviendra aussi propriétaire du port de Cacouna, qui avait été au coeur de la saga pétrolière du projet de pipeline Énergie Est. En 2014, TransCanada avait d’ailleurs manifesté son intérêt pour acheter ce port, situé tout près d’un habitat crucial pour les bélugas du Saint-Laurent.

Puisque les quatre ports ont besoin de travaux de réfection ou d’entretien, le gouvernement fédéral fournira au Québec un montant de 163 millions de dollars, dont 148,8 millions « pour soutenir les coûts futurs d’exploitation et d’entretien des ports ».

Selon ce qu’a fait valoir le premier ministre Philippe Couillardmercredi, ces acquisitions s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de développer l’« énorme potentiel » du Saint-Laurent, dans le cadre de la Stratégie maritime. « En prenant possession de ces actifs stratégiques que sont nos ports commerciaux, nous dotons le Québec d’un nouveau levier », a-t-il souligné.

Dans les quatre cas, le gouvernement Couillard a d’ailleurs accordé, depuis 2016, des subventions de 125 000 $ afin d’évaluer le potentiel de développement de zones industrialo-portuaires.

25 ports

D’autres ports du Québec devraient changer de mains au cours des prochaines années. En tout, le gouvernement fédéral cherche à se départir de 25 infrastructures portuaires au Québec. Celles-ci sont situées principalement dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord.

Plusieurs constituent un élément majeur de l’économie régionale. Dans certains cas, ces infrastructures constituent en outre l’unique lien entre les régions et le reste du Québec. C’est le cas de six infrastructures portuaires situées sur la Basse-Côte-Nord et qui ne sont tout simplement pas reliées au réseau routier québécois.

La plupart de ces infrastructures ont besoin de travaux de restauration. La facture pourrait d’ailleurs atteindre plusieurs dizaines de millions de dollars.

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