Yannick Bergeron, Radio-Canada, publié le 6 septembre 2018
Le président-directeur général du Port de Québec, Mario Girard, devra témoigner dans le cadre de l’action collective intentée par des résidents du quartier Limoilou à la suite d’un épisode de poussière rouge.
Le juge Pierre Ouellet s’est rangé derrière les arguments des avocats des citoyens qui réclamaient son témoignage pour expliquer des courriels échangés après l’événement du mois d’octobre 2012.
Dans ces échanges, Mario Girard admet que de la poussière s’est répandue « sur plusieurs kilomètres ».
« Ce témoignage n’a aucune pertinence » s’est objecté Me Vincent Rochette qui défend les intérêts du Port.
Le juge Ouellet a toutefois autorisé son témoignage, mais il sera limité à trois échanges de courriels survenus dans les jours suivants le rejet des installations d’Arrimage Québec.
« On ne transformera pas le procès en commission d’enquête », a averti le magistrat.
Long procès
Le procès va débuter le 15 octobre. Une vingtaine de jours d’audiences sont prévus et les débats doivent s’étirer sur cinq semaines.
En plus de citoyens du quartier Limoilou, des témoins experts seront présentés par les deux partis.
Arrimage Québec a déjà admis sa responsabilité. Le débat vise à déterminer le territoire touché par la poussière, s’il y a eu des dommages et si les résidents ont droit à des indemnisations.
Les avocats des deux partis vont présenter au juge plus d’une centaine de pièces en preuve.
Le juge Pierre Ouellet a d’ailleurs sourcillé lorsque les avocats des citoyens ont annoncé le dépôt d’une vidéo de surveillance du port d’une durée de 70 heures.
Les avocats ont rassuré le magistrat. Seuls de courts extraits jugés pertinents lui seront présentés lors des audiences.
Autre recours
Ce procès ne portera que sur l’épisode de poussière rouge du 25 octobre 2012, qui s’est avérée être de l’oxyde de fer.
La citoyenne qui est à l’origine du recours Véronique Lalande a lancé une autre action collective qui vise tous les rejets provenant du port sur une période beaucoup plus longue.
Le procès dans cette affaire doit avoir lieu à la fin de l’année 2019.