Nouvel épisode de poussière au Port de Québec

DAVID RÉMILLARD, Le Soleil, publié le 6 juillet 2018

Un nuage de poussière s’élevant des installations portuaires du secteur Beauport a été filmé par un citoyen, le 2 juillet. Le Port de Québec confirme ce nouvel épisode, jugé «exceptionnel» et causé par une météo «extrême».

La vidéo a été filmée lundi en début de soirée, à l’approche d’un orage violent sur Québec. Le citoyen, qui se trouvait sur les quais près du restaurant Café du Monde, a capté un long nuage grisâtre soulevé vers le fleuve par les vents violents.

«Notre réseau d’alerte a constaté l’épisode de poussière, en effet», a confirmé Marie-Andrée Blanchet, porte-parole du Port. Mme Blanchet a assuré que l’incident avait été rapporté à Environnement Canada et que l’opérateur, Arrimage Québec, avait aussi été contacté pour vérifier «quelles mesures seraient prises».

Chez Arrimage Québec, une porte-parole s’est voulue rassurante quant à l’ampleur de cet autre épisode de poussière provenant du port. «Ça a été de très courte durée», a soutenu Claudine Couture-Trudel, soulignant que les canons à eau mis en place en 2013 étaient tous en fonction cette journée-là. Elle a précisé qu’il s’agissait essentiellement d’oxyde de fer, qu’elle estime sans danger pour la santé.

Mme Couture-Trudel a concédé que les mesures de mitigation n’ont pas été suffisantes, lundi, et donc qu’elles avaient des limites. Mais elle soutient qu’il s’agissait de conditions météo «extrêmes». «Il y a eu une pointe de vent à près de 100 km/h», a justifié Mme Couture-Trudel.

Pour l’initiative citoyenne Vigilance port de Québec, il s’agit d’une nouvelle preuve que les opérations de transbordement et d’entreposage doivent se faire «en circuit fermé», c’est-à-dire à couvert. «Les canons à eau, c’est un moyen qui gère le périphérique et qui devrait être le dernier rempart. Ce ne sera jamais suffisant. La seule façon de contenir les opérations, c’est la mise sous couvert», a plaidé Véronique Lalande.

Celle qui mène une bataille pour la qualité de l’air dans les quartiers situés près du port depuis des épisodes de poussière rouge en 2012 a ajouté qu’il était un peu simpliste de limiter les contaminants à de l’oxyde de fer.

«La rafale, elle ne discrimine pas. Quand elle rentre dans le tas, c’est la soupe au complet de métaux toxiques manutentionnés dans les dernières semaines au port de Québec qui se retrouve dans l’atmosphère.» Mme Lalande estime que les épisodes visibles de poussière sont «la pointe de l’iceberg». «Normalement, cette fine poussière est invisible à l’œil.»

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La vidéo diffusée sur la page Facebook Initiative citoyenne Vigilance Port de Québec

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