Port de Québec: de l’intérêt pour le terminal de conteneurs

ANNIE MORIN

Le Soleil
 
 
Le Port de Québec a présenté son projet de terminal de conteneurs à une dizaine de partenaires potentiels en Europe et en Asie. La proposition a été «extrêmement bien accueillie» et «plusieurs» organisations ont manifesté leur intérêt à poursuivre les discussions, a rapporté jeudi Mario Girard, président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec.

L’APQ a convié les journalistes à ses bureaux administratifs pour un «bilan d’étape» sur le projet, toujours baptisé Beauport 2020 même s’il est pratiquement impossible qu’il soit complété cette année-là.

L’organisation a notamment révélé qu’elle a déposé lundi un rapport de 3687 pages à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE). Il contient les réponses à une série de questions posées l’an dernier sur la troisième version de l’étude d’impact environnemental. Des études complémentaires sont aussi incluses, tout comme les détails du terminal de conteneurs planifié à la baie de Beauport.

L’ACEE a maintenant 30 jours pour déterminer si tout le matériel requis a été soumis, puis les fonctionnaires de sept ministères fédéraux et huit ministères provinciaux en feront une analyse plus approfondie. Suivra l’ébauche du rapport d’évaluation environnementale, qui sera soumis à la consultation. Et ultimement le rapport final et la décision de la ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada.

Il est impossible de prévoir la date du grand dénouement, car seul le gouvernement fédéral a des échéances précises à respecter. Le Port peut prendre le temps qu’il veut pour remplir ses obligations.

Ces dernières semaines, le pdg du Port s’est rendu en Europe et en Asie pour présenter le projet de terminal de conteneurs à des compagnies maritimes, des opérateurs de terminaux et des investisseurs. Les rencontres, organisées par la banque d’affaires HSBC, rassemblaient des dirigeants d’entreprises, dont «aucune fait moins que quelques milliards de dollars de chiffre d’affaires», a souligné Mario Girard.

«Est-ce que ça a été bien accueilli? Clairement. Je vous dirais extrêmement bien accueilli. On a dans ces dix rencontres déjà des organisations qui ont manifesté leur intérêt», a indiqué M. Girard. Pour des raisons concurrentielles, il refuse de dire combien il y a d’intéressés et de divulguer des noms.

La prochaine étape est de leur donner accès à toutes les informations (études de marché et de fluidité, plans, législation, etc.) disponibles sur le projet de 400 millions $. Cela sera fait après réception de l’étude de configuration opérationnelle du terminal qui vient d’être lancée et doit être complétée d’ici septembre. Cette dernière proposera des équipements et des technologies, identifiera les aménagements nécessaires aux réseaux ferroviaires et routiers et estimera les coûts d’opérations et d’investissements, entre autres.

M. Girard a fait valoir jeudi que le port de Québec apparaît particulièrement concurrentiel par rapport aux ports de la côte est américaine, qui sont souvent congestionnés et où les coûts d’opération sont plus élevés, notamment en raison d’une devise forte. Le grand patron a aussi identifié les marchés de l’Asie du Sud-est ainsi que du sud de la Chine et de Taiwan comme les plus prometteurs. «S’il y a de l’intérêt, c’est parce qu’on est capables de démontrer qu’on est moins chers», dit-il.

L’agrandissement dans le secteur Beauport prévoit l’allongement de la ligne de quais sur 610 mètres et le remblai de 17 hectares à même le fleuve Saint-Laurent. Environ 500 000 conteneurs EVP (équivalent 20 pieds) pourraient transiter annuellement sur cette superficie. La capacité pourrait éventuellement augmenter de 50 %, pour atteindre 750 000 EVP en grugeant un peu de terrain destiné au vrac solide à proximité, s’est avancé M. Girard.

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