Examen et protestation pour le Port de Québec

Annie Morin, Le Soleil, publié le 12 mars 2018

Vingt ans après la création des administrations portuaires canadiennes, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, lance une procédure d’examen en vue d’une modernisation. Au même moment, à Québec, un mouvement se crée pour contrer le projet d’agrandissement du Port de Québec.

Le ministre Garneau a déclaré lundi qu’il était temps de «réexaminer le réseau des administrations portuaires canadiennes pour nous assurer que le Canada est toujours en mesure d’innover et de livrer concurrence au cours des années à venir».

L’examen qu’il propose prendra la forme de tables rondes et de réunions. Tous les Canadiens, les peuples autochtones, les administrations portuaires canadiennes, les gouvernements provinciaux, les municipalités, les intervenants du secteur maritime canadien et international sont invités à se prononcer.

«Transports Canada veut entendre ce que les Canadiens et les intervenants du secteur maritime ont à dire sur la façon dont nos ports peuvent relever les défis et saisir les possibilités, actuels et à venir», a indiqué Transports Canada dans un communiqué de presse, après une annonce en Colombie-Britannique. Les commentaires et suggestions sur l’examen lui-même seront aussi sollicités.

«Les conclusions de l’examen, attendues en 2019, permettront de déterminer les changements politiques, législatifs et réglementaires potentiels visant à aider les administrations portuaires canadiennes à renforcer leur position comme intervenants clés au sein de l’économie canadienne», annonce Ottawa.

L’Administration portuaire de Québec (APQ), l’une des 18 qui seront examinées au Canada, accueille favorablement l’exercice fédéral. Sa porte-parole Marie-Andrée Blanchet ne croit pas qu’il entraîne de retard dans l’analyse du projet d’agrandissement planifié à la baie de Beauport.

Nouveau mouvement

Toujours lundi, un collectif d’organismes environnementaux a annoncé la création du mouvement SOS port de Québec pour protester justement contre le projet Beauport 2020, qui suppose l’ajout d’une ligne de quai de 610 mètres et le remblaiement de 17 hectares à même le fleuve Saint-Laurent pour installer un terminal de conteneurs.

Les détails seront connus mardi lors d’une conférence de presse où seront présents Nature Québec, Équiterre, Eau Secours, le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), Accès Saint-Laurent Beauport, l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec et Transition Capitale-Nationale.

«Les organismes et groupes citoyens présenteront les arguments et les enjeux qui les unissent dans le rejet du projet Beauport 2020.

Ils lanceront également une pétition dans laquelle ils demandent au gouvernement fédéral d’intervenir plus largement dans le dossier du Port de Québec», dit l’invitation.

«Au fil des dernières consultations, le désaccord de ces groupes était déjà connu. Cependant, le Port tient à réitérer sa volonté de maintenir un dialogue avec tous les groupes et l’ensemble de la communauté afin que la contribution de tous permette de bonifier le projet», a réagi Marie-Andrée Blanchet pour l’APQ, donnant l’exemple du retrait du brise-lame à la plage de la baie de Beauport.

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