
Des citoyens et organismes se sont déplacés lundi à la rencontre d’information publique du Port de Québec dans l’espoir d’en apprendre davantage et de se faire une opinion sur le projet d’agrandissement Beauport 2020.
L’administration portuaire présentait jusqu’à lundi soir les conclusions de l’étude d’impact environnemental du projet de 190 millions de dollars.
Certains organismes sont préoccupés par les conséquences du projet sur le paysage culturel. Alexandre Petitpas, agent pour l’organisme Action Patrimoine, souhaite recueillir plus d’information avant de se prononcer. « En tant qu’organisme pour le patrimoine, on va peser le pour et le contre, voir ce qui est bien et ce qui est moins bien ensuite on statuera. »
L’organisme croit que l’agrandissement des installations portuaires avec le brise-lame modifiera le panorama et la perspective de la plage l’île d’Orléans et sur le fleuve Saint-Laurent.
De son côté, Daniel Guay d’Accès Saint-Laurent Beauport se demande à quel besoin répond réellement le projet d’agrandissement.
« Dans le cas du projet du port de Québec, on dit : « ça va être un centre d’achat et on trouvera les locataires après ». Je trouve que ce n’est pas une approche crédible, on n’y croit pas et on a peur que ça puisse être un terminal pétrolier. »
Il s’inquiète des conséquences de transbordement du vrac liquide et des matières dangereuses.
« Séance marketing », dit Nature Québec
Christian Simard de Nature Québec qualifie quant à lui cette deuxième séance d’information du Port de « séance marketing ».
Nature Québec dit préférer analyser l’étude d’impact environnemental et tirer ses propres conclusions. L’organisme a embauché des experts grâce à une subvention de 12 000 $ de l’Agence d’évaluation environnementale fédérale, explique Christian Simard.
« Ça permet d’aller chercher l’expertise d’économistes, de spécialistes en écotoxicologie, en habitat du poisson, même juridique, et ça peut aider à faire une critique pas uniquement idéologique, mais basée sur une contre-expertise, sur des faits », dit-il.
Nature Québec entend publier son rapport le 10 février prochain.

Un projet respectueux de l’environnement, dit le Port
De son côté, l’administration portuaire soutient que le projet, qui prévoit notamment le prolongement de 610 mètres de la ligne de quai, sera respectueux de l’environnement et permettra de bonifier le site récréotouristique de la baie de Beauport.
Mario Girard, président-directeur général du Port de Québec explique par exemple que les travaux respecteront la fraie des poissons.
« Il y a des périodes de frai où les poissons peuvent se déplacer dans ce secteur-là, bar rayé, esturgeon jaune, alors lors de ces périodes-là, et elles sont identifiées, on va arrêter les travaux », dit-il.
Le Port dit avoir à cœur l’acceptabilité sociale de son projet. Des ajustements pourront être apportés à la suite de commentaires, affirme M. Girard.
L’étude d’impact environnemental soumise à la consultation a été jugée conforme par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACÉE). L’Agence, qui est chargée de la consultation publique, recueillera les commentaires jusqu’au 10 février. Elle tiendra aussi des rencontres d’information les 31 janvier, 1er et 2 février à l’Hôtel Ambassadeur.
Le public et les groupes intéressés sont accueillis lundi jusqu’à 20 h 30 au terminal de croisières.
Projet d’agrandissement Beauport 2020 :
-Investissement de 190 M$;
-Prolongement de 610 mètres de la ligne de quai;
-Remblayage d’un terrain d’arrière-quai pour une superficie de 17 hectares;
-Opération de dragage;
-Raccordement aux réseaux ferroviaires et routiers existants;
-Construction d’une digue de retenue, d’un talus végétalisé et d’un brise-lames pour sécuriser les opérations portuaires, consolider et pérenniser la plage de la Baie de Beauport, et protéger le milieu aquatique du rentrant sud-ouest;
-Le Port estime que le projet permettra de créer 1100 emplois directs et indirects dans l’ensemble du pays.