Gaz naturel liquéfié: Québec appuie le projet de port d’exportation à Gaspé

Alexandre Shields, Le Devoir, publié le 2 septembre 2016
Tugliq vient de déposer une demande de permis à l’ONE pour exporter une bonne partie du gaz naturel qui serait exploité dans le cadre du projet Bourque.
Tugliq vient de déposer une demande de permis à l’ONE pour exporter une bonne partie du gaz naturel qui serait exploité dans le cadre du projet Bourque. (Photo: Petrolia)

 

Le gouvernement Couillard appuie sans réserve le projet de port d’exportation de gaz naturel liquéfié que l’entreprise Tugliq espère implanter à Gaspé. Québec n’exclut d’ailleurs pas un soutien financier public pour ce projet, qui permettrait d’exporter du gaz exploité par Pétrolia.

Le Devoir révélait jeudi que Tugliq, partenaire de Pétrolia, vient de déposer une demande de permis à l’Office national de l’énergie (ONE) pour exporter une bonne partie du gaz naturel qui serait exploité dans le cadre du projet Bourque, financé notamment par Québec.

Le gouvernement a toujours vanté ce projet en insistant sur le fait que le gaz produit servirait à alimenter des entreprises québécoises. Mais il se dit également favorable à l’idée d’exporter le gaz qui sera exploité. « Les Québécois pourront bénéficier pleinement des retombées qui en découlent puisque notre gouvernement en est le partenaire », a d’ailleurs répondu jeudi le cabinet du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

Le cabinet a aussi rappelé que des volumes de gaz seraient réservés pour répondre à une éventuelle demande au Québec, notamment des compagnies minières. Dans sa demande déposée le 30 août à l’ONE, Tugliq émet toutefois plusieurs réserves par rapport à la future demande locale en gaz naturel liquéfié (GNL). Globalement, l’entreprise estime que le développement du marché québécois « est actuellement incertain ».

Acheteurs internationaux

Le marché international lui apparaît plus intéressant, car « le prix du GNL produit par le projet sera compétitif en comparaison des cours mondiaux de cette commodité, et de ce fait attrayant pour les acheteurs internationaux de gaz naturel ». Tugliq précise même être « en discussion afin de conclure des ententes avec des acheteurs potentiels qui viendraient s’approvisionner au point d’exportation ».

Si le projet se concrétise, le gaz exploité serait transporté jusqu’à la baie de Gaspé par un gazoduc de 60 kilomètres. Une « usine de liquéfaction flottante » serait installée dans le secteur du quai industriel de Sandy Beach, à environ trois kilomètres du centre-ville. C’est là que viendraient s’amarrer les méthaniers pour l’exportation, des navires d’environ 250 mètres de longueur sur 45 mètres de largeur. Il s’agirait de navires d’une taille similaire à ceux qui devaient importer du GNL dans le cadre du projet Rabaska.

Le gouvernement Couillard se dit ouvert à offrir du financement public à ce projet. « Le gouvernement n’a pas reçu pour l’instant de demande du promoteur pour le financement des installations portuaires, mais nous accordons une grande importance aux projets comme celui de Pétrolia, qui en plus de s’intégrer dans la Stratégie maritime présentée en juin dernier, nous laisse présager des avenues exceptionnelles sur le plan maritime au Québec. »

La Ville de Gaspé est elle aussi favorable au projet de Tugliq, tout comme elle croit que celui-ci « sera vu favorablement par une grande majorité des citoyens ». Elle estime cependant qu’il serait souhaitable de mandater le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement pour qu’il mène une évaluation du projet gazier Bourque avant une éventuelle mise en exploitation.

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