
La zone autrefois convoitée pour le projet Rabaska, aux limites de Lévis et de Beaumont, pourrait devenir un port en eaux profondes.
Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, et le président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec, Mario Girard, ont confirmé hier un intérêt pour le lieu dans le cadre de la stratégie maritime lancée par le gouvernement du Québec.
« Pour nous, c’est important qu’on travaille ensemble, Lévis et Québec, pour le développement éventuel de la zone. Pour le moment, le gouvernement nous a reconnus dans sa stratégie maritime, c’est déjà une bonne nouvelle. »
La dernière grande possibilité dans la région de Québec, elle est là. – Gilles Lehouillier
Le maire de Lévis estime que le secteur est le dernier offrant le potentiel d’un port en eaux profondes dans la région. Il affirme que la Ville de Lévis a maintenu le zonage du secteur dans son schéma d’aménagement, après des consultations publiques.
« La zone est toujours reconnue à des fins industrialo-portuaires parce que dans l’est de la ville, c’est le dernier grand potentiel de développer un port en eaux profondes. »
Les différents acteurs, dont la Ville de Lévis, la Ville de Québec et le Port de Québec, devront former un comité local afin d’évaluer les possibilités de la zone, explique Mario Girard. « Il est trop tôt pour avoir une idée de ce qui pourrait être là, mais c’est ça, l’idée d’une zone industrialo-portuaire : de travailler tous les acteurs ensemble, pour voir ce qui serait la meilleure utilisation de cette zone-là. »
Le projet de port méthanier Rabaska avait été abandonné par le gouvernement du Parti québécois de Pauline Marois en 2013, après la contestation de nombreux riverains et de groupes environnementalistes.
Gilles Lehouillier affirme toutefois que la majorité des citoyens de sa ville sont en accord avec le développement de la zone. « Nous avons tenu l’automne dernier trois séries de consultations publiques, et la zone industrialo-portuaire apparaît toujours dans le schéma d’aménagement et nous n’avons pas eu de contestation dans ce dossier-là. Il y a une différence entre quelques individus et toute une population. »

Yves Saint-Laurent était porte-parole coalition Rabat-Joie qui s’opposait au projet Rabaska. Il croit qu’il est faux de croire que les citoyens des zones environnantes ne s’opposeront pas au projet, et affirme que Lévis répète ses stratégies du passé. « On noie l’opposition dans je ne sais pas combien de milliers d’habitants, plaide-t-il, parce que les citoyens autour, qui sont 5000 ou 10 000 eux, ne veulent pas de ces projets-là. »
Il rappelle que la municipalité de Beaumont a une vocation très touristique. « Vous savez, ça double de population l’été, et ce n’est pas avec des porcs que ça double : c’est parce qu’il y a des campings, des gîtes, des manoirs. On est en zone récréotouristique. Je ne sais pas pourquoi les politiciens et les gens d’affaires veulent absolument développer une zone portuaire ou industrielle là. »