Annie Morin, Le Soleil, publié le 09 mai 2016
(Québec) Le gouvernement fédéral n’a pas l’intention de précipiter son appui au projet d’agrandissement du Port de Québec, malgré la pression mise par le maire Régis Labeaume et le ministre provincial Jean D’Amour.
Dans les derniers jours, ces deux politiciens ont demandé publiquement confirmation de la subvention de 60 millions $ promise par les conservateurs pour le projet Beauport 2020, qui prévoit l’allongement de la ligne de quais dans le secteur Est afin d’aménager un terminal multifonctionnel.
Le seul ministre fédéral de la région de Québec, Jean-Yves Duclos, reste de marbre devant ces manoeuvres.
«Le travail doit se faire en séquences. La première chose, c’est qu’on évalue la qualité environnementale et sociale du projet. Le Port de Québec a encore des efforts à faire. Il doit soumettre de nouveaux documents à l’Agence canadienne [d’évaluation environnementale]», a rappelé lundi le libéral, en marge d’une conférence de presse sur la construction du Manège militaire du 35e Régiment du génie de combat.
La première version de l’étude d’impact environnemental de l’Administration portuaire de Québec (APQ) a été déposée en mars, mais l’ACEE a demandé des «renseignements et clarifications» ainsi que des documents supplémentaires. Il n’y a pas de nouvel échéancier associé à la démarche.
«On sait tous que d’un point de vue économique et de création d’emplois, un tel projet serait bon pour la région de Québec. On sait tous aussi, comme pour beaucoup d’autres projets à l’échelle du Canada, que ce genre de projet doit passer par une évaluation sérieuse», a fait valoir le ministre Duclos pour inviter ses interlocuteurs à la patience.
«On est en 2016. Pour que les citoyens puissent aller de l’avant avec nous – parce que c’est une question de société -, ils doivent être convaincus que des études sérieuses, indépendantes et rigoureuses soient faites», a-t-il poursuivi, plaidant pour que le même processus s’applique au projet de pipeline de TransCanada.